Pour le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), il s'agit là d'une condition pour la refondation des relations algéro-françaises. À peine une semaine après que le président François Hollande eut fait un geste en reconnaissant les crimes du 17 Octobre 1961 contre les émigrés algériens, voilà que le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) revient à la charge pour demander tout simplement le repentir de la France. C'est là pour Farouk Ksentini une condition nécessaire et suffisante pour des relations apaisées avec l'Algérie. “La colonisation a été un crime massif dont la France doit se repentir si elle envisage d'établir avec l'Algérie, comme l'on est en droit de l'espérer, de véritables relations de qualité à la fois nouvelles et denses, mais délivrées d'un passé tragique à l'occasion duquel le peuple algérien a souffert l'indicible et dont il n'est pas sorti indemne et qu'il ne peut effacer de sa mémoire", a affirmé le président de la CNCPPDH, Mustapha Farouk Ksentini, dans une déclaration rendue publique à la veille de la commémoration du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution. “La repentance n'étant ni une danse humiliante ni un aveu, les méfaits de la colonisation étant connus depuis toujours, mais la manifestation d'un regret déjà devenu tardif, l'on comprend mal les hésitations de l'Etat français actuel, par ailleurs, si vif en matière de commémorations, à reconnaître officiellement les fautes des générations politiques qui lui ont été antérieures et à poursuivre que celles-ci soient pardonnées par ceux qui en ont été les victimes", a encore souligné le président de la CNCPPDH. Pour lui, le peuple algérien “n'ayant jamais cessé d'être réprimé, sans répit, durant 132 ans, la colonisation n'ayant été elle-même conduite et maintenue que par le fer et le feu". “L'histoire est très édifiante à cet égard et rappelle que, durant les siècles passés, la France a été toujours un pays belliqueux qui a fait des guerres à toute l'Europe ainsi qu'à la moitié de la planète, aveuglée qu'elle était par la culture forcenée de la conquête territoriale et par le besoin de construire un empire", a-t-on relevé. Cela expliquerait en partie, selon la même source, que “la colonisation de l'Algérie soit considérée par la partie française comme un événement historiquement ordinaire sur lequel il ne serait pas absolument nécessaire de revenir". “Mais cette appréciation, à tout le moins, hâtive ne doit en rien empêcher l'Etat français actuel de désavouer ce qui a été la France coloniale par des mots de compassion et de fraternité en la direction du peuple algérien à raison de toutes les souffrances imméritées qui lui ont été infligées par la colonisation française dont il n'est plus contesté aujourd'hui qu'elle a constitué un crime par lui-même, moralement imprescriptible et humainement répréhensible au plus haut point", conclut la CNCPPDH. R. N./APS