Le président sortant Barack Obama semble être boosté par l'ouragan Sandy qui s'est abattu sur la Côte Est américaine, faisant 88 morts et des dégâts matériels estimés à plusieurs milliards de dollars. Les derniers sondages publiés vendredi le donnaient en tête dans les Etats-clés, ceux que l'on appelle les swing states, dont le vote est décisif. Dans l'Ohio qui, traditionnellement, ouvre la voie à la Maison-Blanche, Barack Obama arriverait en tête, avec 50% des intentions de vote, contre 47% pour son rival républicain, Mitt Romney. Cet Etat-clé offre, à lui seul, 18 grands électeurs d'où son importance dans le comptage final. Dans tous les Etats-clés, sauf la Floride, Obama arrive en tête des sondages. Ce qui lui donnerait une avance confortable sur son rival. Dans un pays où “les citoyens votent mais n'élisent pas le président", ce sont les “grands électeurs" qui décident de l'issue du scrutin présidentiel. Chaque Etat dispose d'un nombre précis de grands électeurs. Pour être élu président des Etats- Unis, il faudrait au minimum 270 grands électeurs. Pour le moment, les sondages donnent 303 grands électeurs pour Obama, contre 250 pour Romney. Ces sondages ont été effectués durant le vote par anticipation, qui a repris dans tous les Etats, au lendemain du passage de l'ouragan Sandy. Mais, pour beaucoup d'analystes, ces sondages devraient être pris avec précaution, rappelant l'issue de l'élection de 2008. Mieux encore, certains vont jusqu'à affirmer que mardi prochain, jour du vote, les républicains seraient plus nombreux à aller aux urnes que les démocrates. Les staffs de campagne poursuivent leurs efforts en vue de convaincre les électeurs de voter pour leur candidat. Tous les moyens sont déployés dans une campagne qui aura battu tous les records : un million de spots télévisés rien que pour cette campagne électorale. Un chiffre qui donne le tournis, mais qui renseigne sur la férocité de la bataille électorale. Barack Obama avait reçu un soutien très important de la part de Collin Powell, le républicain, ancien ministre de la Défense, puis chef de la diplomatie, mais aussi malheureux candidat aux primaires de 2005. Il vient d'être renforcé par le ralliement du maire de New York, Michael Bloomberg, à sa cause, en pleine tourmente de Sandy. Même si le maire milliardaire de New York a encore du pain sur la planche dans sa ville, sachant que la moitié de Manhattan reste dans l'obscurité, que des files interminables se forment devant les stations-service pour se procurer du fuel et que le métro, qui assure le transport de quelque 6 millions de New-Yorkais par jour, reste toujours hors d'usage, et même s'il a dû annuler, vendredi, le traditionnel marathon de New York, prévu aujourd'hui dimanche, Bloomberg reste une personnalité politico-médiatique très écoutée et très respectée. L'ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, lui, soutient Mitt Romney et accable Barack Obama au sujet de l'attaque de Benghazi qui avait coûté la vie à sept diplomates américains. Le camp des républicains ne veut pas s'avouer vaincu et son forcing est fait Etat par Etat, en vue d'atteindre la barre des 270 grands électeurs. Le camp Romney a des arguments à faire valoir et ils ne sont pas négligeables. D'abord, le choix du candidat à la vice-présidence, Paul Ryan, qui passe pour être le sauveur de l'économie américaine, même si beaucoup le qualifient de “baratineur", au regard de ses revirements spectaculaires. Toutefois, ses propositions concernant la réduction des déficits sont prises très au sérieux face au camp Obama qui réduit la question économique à une simple opération d'addition de taxes. Le camp républicain compte surtout sur le vote blanc, sachant que les Blancs restent majoritaires aux Etats-Unis, mais aussi sur les personnes du 3e âge, beaucoup plus convaincues par les thèses conservatrices que les jeunes et les femmes qui pencheraient plutôt pour Obama. Mais personne, aux Etats-Unis, ne pourrait affirmer, avec certitude, qui des deux candidats l'emporterait mardi prochain. La dernière élection présidentielle est dans toutes les mémoires. A. B.