La campagne électorale présidentielle aux Etats-Unis opposant le président sortant, Barack Obama, à son rival, Mitt Romney, a été perturbée par un invité-surprise, l'ouragan Sandy. Etats-Unis. De notre envoyé spécial L'ouragan Sandy, qui s'abat sur la côte est américaine, balayant sur son passage des villes comme New York et, à un degré moindre, Washington DC et les Etats du New Jersey et de Virginie, a plongé tout le monde dans un climat d'état d'urgence. Washington, à l'instar des autres villes plus durement touchées, est devenu un no man's land. Une ville fantôme où seulement le strict minimum est maintenu en veille.Dehors, pas âme qui vive. Ecoles, administrations, boutiques, restaurants et métro sont fermés. Seul moyen de transport, les rares taxis qui s'aventurent sous les rafales de vent et une pluie incessante. La situation est telle que même la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 6 novembre est mise entre parenthèses le temps que les «nuages» se dissipent. Les télévisions américaines montrent en boucle des images de la nature en furie, emportant tout sur son passage. Des dégâts énormes sont enregistrés tandis que les autorités s'affairent, contre vents et marées, à prévenir les dangers et à tenter d'évacuer les personnes qui s'exposent au danger. Le président Obama semble sur le qui-vive et doit suivre de près la situation. L'enjeu est de taille, à quelques jours du scrutin. Un nouveau thème de campagne ? Le souvenir traumatisant de la gestion de l'ouragan Katrina par G. W. Bush hante encore les esprits. Obama ne veut pas faire les mêmes erreurs que son prédécesseur. Son adversaire ne raterait pas la moindre occasion pour lui porter l'estocade. D'autant que le candidat Mitt Romney semble, en tout cas, remonter vraiment dans les sondages. Obama jouit-il toujours, à en croire les sondages, d'une certaine avance par rapport à son concurrent, notamment dans les Swing States (Etats charnières) qui déterminent l'issue de l'élection aux USA ? Rien n'est plus sûr, répondent les observateurs les plus sérieux à Washington. En effet, le candidat républicain était au début rejeté par certains Américains qui voyaient en lui un homme qui risquait de mettre à mal une économie américaine déjà bien fragile par ses projets politiques à même de grever davantage le budget de l'Etat. En tout cas, la presse comme de tradition vient de donner le ton. Une partie serrée Les journaux américains se sont prononcés en faveur de l'un ou l'autre des candidats. Le Washington Post et le New York Times ont ainsi annoncé leur soutien à Barack Obama tandis que dans les Swing States, les Etats où ce dernier et Mitt Romney sont au coude-à-coude, les journaux locaux ont aussi fait connaître leur penchant. Barack Obama a donc pour l'instant le soutien de dix journaux des Swing States, contre quatorze pour Mitt Romney. Cela peut-il donner un indice sur les résultats de l'élection ? Pas sûr mais… «Je n'ai jamais vu une campagne électorale basculer aussi rapidement», témoigne Maralee Schwartz, célèbre journaliste, chef du service politique au Washington Post, comme pour mieux montrer la montée en flèche de Romney dans les sondages durant les dernières semaines. «Au tout début, c'est-à-dire avant la campagne électorale, Romney avait 40 points de recul par rapport à Obama», fait-elle remarquer. C'est dire que la campagne électorale bat son plein et tous les coups semblent permis de la part des candidats qui sont, du reste, totalement engagés dans la dernière bataille. Ainsi que le montre d'ailleurs le vote anticipé dont Obama vient de donner l'exemple, il y a quelques jours, dans son fief de Chicago pour permettre une forte mobilisation de ses électeurs. La partie semble de plus en plus serrée, voire même virevoltante. Des commentateurs politiques ont relevé qu'un grand nombre d'Américains ont changé d'avis en une semaine. «C'est une situation complètement folle.» L'on croit savoir que même si Obama a réussi les autres débats, durant le premier, Mitt Romney avait soigné son image. Il aurait gagné plus de 37% alors que Obama a reculé de quelque 16%. «Si Obama perd l'élection, on va pointer du doigt sa prestation du 3 octobre à Denver. C'était le premier départ», souligne Maralee Schwartz.