N'ayant apparemment guère apprécié son entrevue avec l'émissaire onusien Christopher Ross, lors de la visite de ce dernier à Laâyoune, la police marocaine a agressé physiquement la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïdar. La présence à Laâyoune de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, n'a pas empêché les forces de sécurité marocaines de recourir à leurs pratiques répressives, comme le montre cette agression physique contre la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïdar. Accompagnant sa déclaration par un enregistrement filmé montrant des scènes d'agressions des forces marocaines contre des femmes sahraouies dont Mme Aminatou Haïdar, la fondation R.F. Kennedy Center a vivement déploré ces actes de répression contre “les victimes de la violence systématique et de la brutalité policière sous l'instigation du gouvernement marocain contre le peuple sahraoui". La même source fera savoir qu'après la rencontre entre M. Ross et les membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (Codesa), Mme Haïdar a été attaquée par la police alors qu'elle se trouvait dans sa voiture avec sa sœur et sa fille. Donnant des détails sur le déroulement des faits, R.F. Kennedy Center a indiqué qu'Aminatou Haïdar “a été, par la suite, poussée au sol, battue et menacée avec un couteau", et ce, sans compter les exactions quasi quotidiennes qu'elle subit avec ses enfants ainsi que la surveillance de ses appels téléphoniques et l'interruption de sa connexion internet. À partir de cette répression, le centre américain Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) a dénoncé samedi “la violence des exactions commises" par les forces policières marocaines contre les Sahraouis à l'occasion de la visite effectuée par Christopher Ross. “RFK Center a reçu plusieurs rapports indiquant une présence policière marocaine considérablement accrue ainsi que la répression et les agressions contre les civils à Laâyoune, la capitale du Sahara occidental occupé, coïncidant avec l'arrivée de Christopher Ross dans la région", souligne le communique de la fondation, basée à Washington. La présidente du RFK Center, Mme Kerry Kennedy, estime que “le fait que cette violence contre les Sahraouis ne s'est pas seulement poursuivie mais s'est, en plus, accrue lors de la visite de Christopher Ross, montre combien il est vital d'instaurer un débat mondial sur le sort des Sahraouis". Elle a ajouté que “le gouvernement marocain estime que la communauté internationale ne va pas le tenir responsable de ces violations continues des droits de l'homme. Nous devons lui prouver qu'il a tort". Elle a rappelé dans la foulée que depuis près de quatre décennies “le peuple sahraoui souffre de la torture, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et d'autres violations des droits de l'homme des mains du gouvernement marocain, tandis que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) demeure démunie d'un mandat de surveillance des droits de l'homme pour rendre compte de ces violations". Quant au directeur des partenaires pour les droits de l'homme de RFK Center, Santiago Canton, il a affirmé qu'“il est inacceptable que, malgré les preuves accablantes de la violence contre le peuple sahraoui, la communauté internationale et les Nations unies continuent de refuser d'inclure un mandat de surveillance des droits de l'homme au sein de la Minurso". Il y a lieu de rappeler que le Centre R.F. Kennedy a lancé récemment une pétition demandant au président américain Barack Obama d'exiger que le mandat de la Minurso soit élargi à la surveillance des droits de l'homme, en réponse à la violence et à l'oppression croissante au Sahara occidental par le gouvernement marocain. Rappelons également que cette fondation avait dressé un rapport accablant sur le Maroc pour sa violation des droits de l'homme des Sahraouis, à l'issue d'une visite d'une délégation effectuée en août dernier dans les territoires occupés du Sahara occidental. Elle avait particulièrement dénoncé “les cas de disparitions, de tortures, de détentions arbitraires, de brutalités des forces policières marocaines, de menaces, d'intimidation et d'exécutions extrajudiciaires" ainsi que “les violations à la liberté, à l'intégrité physique, à la liberté d'expression, de réunion et d'association, créant une atmosphère de peur et d'intimidation qui viole les règles de droit et le respect des droits de l'homme du peuple sahraoui". M T