Comme tout nouveau membre d'un Exécutif qui se respecte, le ministre de la Jeunesse et des Sports, fraîchement débarqué à l'édifice du 1er-Mai, a décidé de se pencher, de la plus sérieuse et de la plus ferme des manières, sur l'épineux dossier du professionnalisme. Louable initiative. Très à cheval, murmurait-on, sur l'application stricte des lois et règlements en vigueur, M. Tahmi a, aussitôt, décidé de créer une commission ad hoc chargée de se pencher sur ce très prenant dossier de professionnalisation du football national. Démarche, au demeurant, respectable, mais fort discutable. M. Tahmi n'est, en ce sens, pas censé ignorer que ce n'est pas la première fois qu'une telle commission, avec les mêmes objectifs à atteindre, est créée. M. Tahmi devrait, en parallèle, savoir que les résultats de sa démarche ne diffèrent pas trop des recommandations formulées par le Forum des clubs professionnels dans sa correspondance à Ahmed Ouyahia, alors Chef du gouvernement, et ressemblent même presque à s'y méprendre aux doléances exposées par les présidents des mêmes clubs professionnels au premier responsable de la LFP, à l'orée de l'exercice en cours, à la faveur de ce mouvement de grève évité de justesse par la diplomatie et les qualités de fin négociateur de Mohamed Raouraoua. M. Tahmi, sans perdre autant de temps, aurait pu trouver ce que “sa" commission a formulé comme notes finales dans le tout aussi exhaustif rapport de la commission de réflexion de la FAF, chapeautée par.. l'ancien MJS Mouldi Aïssaoui. La démarche de M. Tahmi n'est pas nouvelle. Les résultats non plus. Mais ce qui pourrait le différencier de son prédécesseur serait sa capacité à faire “bouger les choses". Autrement dit, à faire preuve d'une plus convaincante volonté politique à mettre en œuvre ce qui est, du reste, précisé noir sur blanc dans le décret signé par le président de la République himself. Forcer la main aux walis pour attribuer, enfin, les terrains normalement alloués aux clubs pour y bâtir leurs centres de formations, trouver concrètement et rapidement un deal avec l'Opow pour que ces mêmes clubs puissent gérer, à leur guise, les stades dans lesquels ils reçoivent leurs adversaires, saisir son homologue du ministère des Finances pour accélérer les démarches aboutissant au versement des fameux et si attendus 10 milliards aux sociétés sportives comme mesures d'accompagnement ou encore forcer la main aux puissantes sociétés étatiques pour imiter Sonatrach dans sa politique de booster ces SSPA. Voilà ce que seule une réelle volonté politique du MJS pourra réussir. Et non pas ces commissions qui se suivent et se ressemblent, abstraitement.