Le lieutenant-colonel Mohamed Benaired, directeur des ressources humaines au sein de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a animé, hier, une conférence de presse pour exposer les nouveaux mécanismes mis en place dans la gestion des carrières et de l'effectif de la police. En 2012, il a été recensé 188 865 fonctionnaires de la Sûreté nationale, dont 169 499 policiers (parmi lesquels 10 310 femmes) et 19 366 agents assimilés. “Ce nombre devrait dépasser les 200 000 fonctionnaires à l'horizon 2014, en fonction de la mise en œuvre des plans de recrutement annuels", a indiqué le conférencier. Il a affirmé que la nouvelle stratégie a émané des résultats d'un audit, réalisé à la fin 2010, dans l'ensemble des structures de la DRH. Il a été relevé alors “plusieurs dysfonctionnements, tous à l'origine de la mauvaise prise en charge des fonctionnaires de la Sûreté nationale, notamment en matière de gestion de carrière". La première action entreprise a eu trait à la promulgation du nouveau statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Sûreté nationale. Elle a eu pour effet immédiat la revalorisation de leurs indemnités. “Les fonctionnaires de la police percevaient des salaires dérisoires. La revalorisation accordée n'est pas exagérée, eu égard aux contraintes et risques du métier", a expliqué le lieutenant-colonel Benaired. Il a ajouté que les salaires des policiers se rapprochent actuellement de ceux pratiqués dans les autres corps de sécurité. Pour les mêmes raisons, il a été procédé, selon le DRH, à la revalorisation des pensions de 3 990 fonctionnaires, décédés, mis en invalidité ou admis à la retraite, avant la promulgation du nouveau statut particulier des fonctionnaires de la police. Une attention particulière a été accordée, en outre, à l'évolution des carrières, qui ne répondait pas, de l'avis du DRH, à des critères rationnels et objectifs. Les disparités apparaissaient notamment entre les agents en civil et ceux en tenue. À ce titre, il a été décidé d'unifier les deux filières : la création de nouveaux corps et grades et la suppression d'autres et la classification des corps et grades créés. Cette dernière s'est attelée, par ailleurs, à régulariser la situation des fonctionnaires exerçant dans des localités éloignées de leur lieu de résidence et ceux mutés dans les régions du sud du pays. De juillet 2010 à octobre 2012, 86 977 fonctionnaires ont été rapprochés de leurs wilayas de naissance et 1 863 autres, ayant accompli leur période statutaire d'exercice dans les unités du Sud, ont été remplacés conformément à leur volonté. Dans le sillage des réformes, les sanctions accessoires ont été supprimées, de même que celle du 3e degré incarnée en “ mutation d'office". “Le déplacement du fonctionnaire demeure un acte de commandement, et ce, compte tenu des spécificités de la SN, notamment en matière de mobilité", a précisé le lieutenant-colonel Benaired. S H.