Le verdict d'invalidation du VIIIe congrès du FLN, prononcé, hier, par la justice, s'est propagé comme une traînée de poudre au sein de la classe politique et dans toutes les rédactions de la presse. Il est 9h30, au siège du parti à Hydra. Des journalistes, des personnalités politiques et de la société civile sont déjà sur place. Le secrétaire général, M. Ali Benflis, est dans son bureau en réunion de concertation avec les avocats pour trouver une riposte à cette décision qualifiée par les militants, venus nombreux, de honteuse pour la démocratie et l'Algérie. Les personnalités du parti et membres du bureau politique commencent à arriver sur les lieux, affichant des mines défaites tout en faisant l'effort de saluer, au passage, les nombreux journalistes de la presse écrite et audiovisuelle présents devant le siège du parti. “M. Benflis donnera une conférence de presse à 13 heures”, s'adresse un responsable du parti aux journalistes. Vers 12h30, la presse est invitée à entrer dans la salle de réunion du parti, qui a été aménagée en salle de conférences pour la circonstance. On remarque la présence du troisième homme de l'état, Karim Younès, de l'ancien secrétaire général du FLN, Boualem Benhamouda, de Leïla Aslaoui, ex-ministre, de Sofiane Djilali, d'Arezki Ferad d'El-Badil et d'Amar Azzouz, ex-ministre. Toutes ces personnalités présentes sur place ont dans une déclaration rendue publique, hier, appelé toutes les forces vives de la nation, citoyennes et citoyens, société civile, classe politique, à se constituer en un large front patriotique de résistance pour la défense de la République et de la démocratie. On peut lire dans ce communiqué signé par le CCDR, le CNSL, El-Badil, l'UNEA, l'UNJA, la Coordination nationale des comités indépendants pour le soutien à Benflis, le Forum national pour la société civile et le mouvement associatif : “Les plus hautes instances du pays, fidèles à la république, symbolisées notamment, par l'institution militaire, sont interpellées pour faire face à une telle dérive.” Les nombreux présents commentaient et expliquaient, chacun à sa manière, cette décision de la justice, mais tous convergeaient pour dire que le pouvoir politique vient de franchir un cap des plus dangereux. Pour Amar Azouz, “le silence devant cette situation ne sera qu'une compromission et une trahison. Personne n'a intérêt à cautionner ce genre de pratique, car il pourrait arriver, demain, la même chose à n'importe quel parti.” Le secrétaire général du FLN a été accueilli, dans la salle de conférences, avec forte ovation et des slogans : “Benflis président, quelle que soit la décision. Assa azakka, le FLN yala yala.” M. B.