Une quarantaine de poètes et de poétesses venus de différentes régions du pays ont pris part à ces joutes poétiques, qui se sont étalées sur trois jours et qui ont été agrémentées par quatre conférences-débats. La 10e édition des journées poétiques – Youcef U Kaci et Si Muhand U Mhand –, qui a été organisée durant ces trois derniers jours à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a pris fin lundi. Ces journées ont été dédiées cette année au défunt Mohamed Belhanafi, poète, parolier et producteur de pièces théâtrales radiophoniques, décédé au mois de mars dernier, et ont été marquées par des témoignages poignants sur la vie et l'œuvre de ce grand poète et comédien de talent. Cet artiste a écrit de nombreux textes et paroles pour de grands chanteurs kabyles, à l'image d'Idir, Malika Domrane et autres Chérif Kheddam. Homme modeste et humble, Belhanafi a toujours préféré vivre dans l'ombre que de céder à la célébrité et à la facilité. “C'était surtout un homme de conviction et de principes, et son engagement pour la cause amazighe était sans faille", dira l'un des participants qui l'a bien connu. Une quarantaine de poètes et de poétesses venus de différentes régions du pays, retenus après une présélection qui a vu un grand nombre de participants, ont pris part à ces joutes poétiques, qui se sont étalées sur trois jours et furent agrémentées par quatre conférences-débats aux thèmes très intéressants, animées dimanche matin par Youcef Merahi ainsi que Dr Mohamed Salhi, portant sur les thèmes de “l'édition en tamazight" et “le rôle du festival dans le renouveau littéraire". Les deux conférenciers se sont étalés sur ces deux sujets, devant une assistance relativement nombreuse. Dans sa communication, Dr Salhi a souligné l'importance de ces journées poétiques et leur influence sur le cours de la littérature amazighe contemporaine. Il relèvera que ce genre de manifestations culturelles est un grand facteur, parmi d'autres, qui donnera de la vitalité et du souffle à la création littéraire en langue amazighe. M. Merahi a, pour sa part, énuméré les différents soucis que connaît le monde de l'édition en tamazight. Il relèvera au passage que pour le HCA, dont il est secrétaire général, “il n'y a pas d'avenir pour tamazight en dehors de sa transcription en latin". Balayant ainsi d'un revers de main toutes les autres spéculations sur le problème de la transcription de cette langue millénaire. Un débat très riche s'en est suivi par les nombreux participants. Deux autres conférences ont été organisées hier encore, la première fut animée par Abdenour Abdeslam, qui a traité de “la fonction sociale et présentation du proverbe kabyle", alors que Hamid Bilek a opté pour le thème du “patrimoine immatériel ou la sauvegarde de la culture amazighe". Des sorties ont été également programmées vers Ichariouène, village de l'illustre poète kabyle Si Muhand U Mhand, mais aussi à Ath Ouacif, région natale de Mohamed Belhanafi, où des poèmes ont été déclamés en leur hommage. C'est dire que ce festival de la poésie berbère, qui en est à sa 10e édition, tend à devenir de plus en plus une sacrée référence et un grand rendez-vous pour les amoureux du verbe subtil. A I