Compromis L'une des leçons de la conférence internationale de l'énergie, organisée par la société britannique CWC du 4 au 6 novembre à Alger, sous le thème “libérer le potentiel algérien", c'est le constat que le domaine minier national reste sous-exploré. Le représentant d'Alnaft dans une communication a précisé en ce sens que l'effort d'exploration n'a pas encore porté sur le potentiel dormant à de grandes profondeurs, notamment dans les bassins de Berkine et d'Illizi, situés au Sud-Est. On n'a pas encore ciblé de façon suffisante le Nord, le Sud-Ouest et l'offshore. Selon des sources confidentielles, des réserves importantes de gaz dans les quartzites de Hamra, au Sud-Est, ne sont pas encore exploitées. Il est donc évident que le domaine minier national n'a pas encore livré tous ses secrets. Ce qui constitue une note optimiste pour les générations futures. Le potentiel de gaz de schistes, considéré comme le plus important de la planète, représente également une voie salutaire de consolider notre positionnement dans le futur en tant qu'acteur majeur sur la scène énergétique internationale. Cette situation impose à l'Algérie des défis. Dans un contexte de forte croissance de la demande locale en produits énergétiques et à une chute de notre production gazière, elle n'a pas d'autre choix que d'augmenter les réserves hydrocarbures, développer les énergies renouvelables pour satisfaire les besoins énergétiques à moyen et long terme du pays et soutenir un niveau d'exportation compatible avec nos besoins de développement. Il est clair que sans partenariat avec les compagnies étrangères, il est vain de s'attendre à une mise au jour plus rapide de ces ressources. Les messages des responsables du secteur sont clairs : augmenter les ressources énergétiques à travers des plans ambitieux de développement de Sonatrach et Sonelgaz (y inclus le plan de développement des énergies renouvelables) : 160 milliards de dollars à investir pour les deux compagnies nationales à moyen et long terme. Le nouveau cadre fiscal et réglementaire à travers les amendements à la loi sur les hydrocarbures est destiné à inciter les compagnies étrangères à s'impliquer dans la confirmation de ces ressources importantes. Leurs représentants au cours de la conférence ont exprimé leurs attentes : un cadre fiscal plus souple, plus avantageux, le gré à gré dans des cas où la compagnie étrangère détiendrait seule la technologie appropriée dans la prospection ou l'extraction dans des gisements difficiles, des projets d'exploration ou de développement attractifs dans les prochains appels d'offres. Il convient pour l'Algérie de trouver un bon compromis dans la voie d'un partenariat gagnant qui ne lèse ni les intérêts nationaux ni ceux des groupes pétroliers étrangers. La loi 86-14 aura réussi ce pari. Les amendements au projet de loi sur les hydrocarbures y répondent. Partiellement ou totalement ? On en saura davantage avec la promulgation des dits amendements. Mais cela reste encore insuffisant. Le processus décisionnel reste lent entre Sonatrach et Alnaft. Plus grave, les représentants des compagnies internationales confient dans les coulisses qu'ils ne trouvent pas souvent des interlocuteurs de gabarit chez Sonatrach. On peut se demander dans ce cas comment protéger nos intérêts face à des rouleaux compresseurs que sont les multinationales. Un effet de l'hémorragie des ressources humaines causée par l'ère Khelil. Toutes ces entraves doivent être levées, si on veut un nouveau dynamisme du secteur à la hauteur des ambitions de l'Algérie en matière d'énergie.