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70e anniversaire du débarquement des Alliés en Afrique du Nord
Quand Alger était au centre du monde
Publié dans Liberté le 08 - 11 - 2012

Il est peu d'événements dont l'importance ait été aussi déterminante dans le destin des nations que le débarquement de cent mille soldats anglo-américains en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942. C'était l'opération Torch. Un évènement historique dont peu d'Algériens s'en souviennent même s'ils en payèrent une fois encore un lourd tribut. Il faut rappeler que dès le début de la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française (départements d'Algérie, protectorats du Maroc et de la Tunisie) s'était placée sous l'autorité du gouvernement de Vichy, lui-même inféodé à l'occupant allemand. Il faut dire qu'ici, De Gaulle, on ne connaît pas. L'homme de l'appel du 18 juin, qui est perçu comme “l'homme des Anglais", n'a, par conséquent, aucune légitimité chez les pieds-noirs. Le général n'aura d'ailleurs aucune influence sur les événements qui vont se dérouler. Certains y verront même, plus tard, la véritable clé du divorce entre De Gaulle et l'Algérie française.
Chez les musulmans, la “drôle de guerre" ôtait définitivement tout prestige à la France coloniale. Pour certains, les nazis passaient même pour des héros. En trois jours seulement, avec un minimum de pertes, les Alliés ont réussi à renverser en leur faveur l'équilibre stratégique mondial. Pour l'Algérie française et l'Empire colonial français, c'était déjà le début de la fin... Cet évènement servira, en effet, de déclic ou plutôt de détonateur parmi la population musulmane qui se retrouva, à son corps défendant, au cœur d'un conflit mondial qui opposa sur son sol plusieurs puissances étrangères. C'est aussi la première fois que les Algériens découvraient la puissance militaire et diplomatique américaine.
Ses cigarettes blondes et son chewing-gum... 70 ans après, tout le monde s'accorde à dire que la cheville ouvrière de cette opération de grande envergure menée sous le commandement du général Eisenhower était un certain Robert Murphy, consul général des Etats-Unis à Alger, représentant personnel du président Roosevelt et accessoirement un agent de l'OSS, l'ancêtre de la CIA.
Ce diplomate “hors série" qui disait être tombé sous le charme de l'Algérie avait non seulement joué un rôle central dans cette opération militaire mais c'est lui qui avait montré, le premier, aux Américains, l'intérêt stratégique et politique de cette partie du monde. L'histoire ne le dit pas clairement mais il semble que c'est à la faveur du débarquement allié du 8 novembre 1942 que Ferhat Abbas rompit définitivement avec ses thèses assimilationnistes. Mêmes les ouvertures proposées alors par De Gaulle, de son lointain exil londonien, lui paraissaient timides sinon caduques dès lors qu'il apprenait de la bouche même de Robert Murphy que : “Les Américains approuvaient en général les désirs d'indépendance". L'attitude nouvelle de Ferhat Abbas a permis de vérifier les effets majeurs du tournant qu'a représenté cette opération “Torch" qui a réellement changé le cours de l'histoire. Jugeons-en : depuis sa rencontre avec Murphy, les revendications des leaders nationalistes s'orientèrent davantage vers l'autodétermination. Dès le 20 décembre 1942, Ferhat Abbas adresse une lettre au ton vigoureux aux “autorités responsables" suivie deux mois après par le fameux “Manifeste du peuple algérien" qui réclame alors sans détour “la condamnation et l'abolition de la colonisation". Ferhat Abbas aurait même assuré alors à ses proches qu'il avait des promesses des Américains pour former un gouvernement.
Voyant qu'Alger était devenue une pièce maîtresse dans l'échiquier international, les leaders nationalistes algériens ont alors pris la mesure de l'importance géostratégique que revêt leur pays en Méditerranée. Les troupes anglaises et américaines débarquèrent non seulement à Oran et à Alger mais aussi à Béjaïa, Skikda et Annaba. Le matin du 12 novembre, un bataillon de parachutistes britanniques saute sur l'aérodrome d'Annaba et des troupes américaines débarquent, sans rencontrer de résistance, à Béjaïa et à Skikda. Quelques heures plus tard, des avions à la croix gammée surgissent dans le ciel larguant leurs chapelets de bombes meurtrières alors que les panzers de l'Afrik Korps attaquaient Tébessa. Une fois encore, les populations civiles musulmanes payèrent un lourd tribut. Dans la journée du 8 novembre 1942, le président des Etats-Unis lançait un message rassurant sur la BBC à l'adresse des populations de l'Afrique du Nord : (...)"C'est pour repousser ces odieux envahisseurs qui veulent vous dépouiller à tout jamais du droit de vous gouverner vous-mêmes que nous venons à vous. Ils veulent vous ôter le droit d'adorer Dieu comme vous l'entendez ou de vivre votre vie en paix et en sécurité. Nous venons vers vous uniquement pour écraser et exterminer vos ennemis. Croyez-moi, nous n'entendons pas vous faire le moindre mal. Nous vous garantissons qu'une fois la menace des Allemands et Italiens écartée, nous quitterons immédiatement vos territoires. (...)". Quelques heures après sera signé par le général Clarck et l'amiral Darlan le cessez- le-feu et le maintien de la souveraineté française en Algérie. Pis encore, le caractère foncièrement raciste de l'Algérie française sera reconduit avec toutes ses lois d'exception. Le “double-jeu" des Américains ne faisait que commencer...
M.C. L.


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