M. Aït Hamouda assure ne pas accorder de crédit aux promesses du ministre de l'Intérieur d'organiser des élections honnêtes. “Depuis 1962, ils ne font que voler et maintenant ils sont redevenus des citoyens honnêtes ? Moi, je ne le crois pas", a-t-il déclaré. L'ancien député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Nordine Aït Hamouda, a appelé, lors d'un meeting populaire, vendredi à El-Biar (Alger), les citoyens à voter pour les listes de son parti pour faire barrage aux partis du pouvoir. “Il faut voter car vous devez donner des leçons à ces gens-là. Ce ne sont pas des voleurs. Ils ne doivent pas vous faire peur et ils doivent savoir que les Algériens ne les aiment pas", a-t-il martelé. “Les gens d'El-Biar ne doivent pas les laisser passer. Qu'ils accordent leur confiance à nos candidats, nous avons présenté des universitaires qui veulent travailler pour le pays", a-t-il déclaré. Et à l'ancien responsable du RCD de promettre que les futurs élus du parti laisseront leur place propre et que “demain, quand ils rencontreront leurs concitoyens dans le marché, ils ne baisseront pas les yeux". Auparavant, le tête de liste APC d'El-Biar, Ahmed Frih, a pris la parole pour lancer à l'adresse des citoyens de sa commune : “Accordez-nous votre confiance et chaque année, venez nous demander des comptes." Ramdhane Ouamrane, tête de liste APC de Ben Aknoun a, lui, soutenu : “Il y a une histoire entre le RCD et Ben Aknoun. Ça a commencé avec le grand militant Saïd Sadi qui a fait son combat à Ben Aknoun." “Les citoyens de Ben Aknoun veulent un changement et nous sommes prêts à le faire avec eux. On est prêt à relever le défi et à restituer l'APC aux citoyens", a-t-il ajouté. Il faut dire que le grand nombre de citoyens – beaucoup n'ont pas pu accéder à la salle - venus écouter le fils du célèbre colonel de la Wilaya III ont été bien servis en retour. Usant d'un discours simple et à coup d'anecdotes, Nordine Aït Hamouda a su capter l'attention de son auditoire qui n'a rien raté de son discours-réquisitoire. Fort de son expérience, M. Aït Hamouda assure ne pas accorder de crédit aux professions de foi du ministre de l'Intérieur d'organiser des élections honnêtes. “J'ai entendu le ministre de l'Intérieur jurer qu'il n'y aura pas fraude lors des prochaines élections. Depuis 1962, ils ne font que voler et maintenant ils sont redevenus des citoyens honnêtes ? Moi, je ne le crois pas", tonne-t-il. Franc et direct, Nordine Aït Hamouda s'est dit scandalisé par la création cette dernière année d'une myriade de partis. “Il y a plus de 78 formations, ils ont tout fait pour casser les APC. Ils ont créé autant de partis pour qu'il n'y ait pas de majorité, de telle sorte que ce soit le wali qui gère les assemblées", soupçonne-t-il. Fidèle à sa ligne de conduite, l'ancien responsable du RCD, aujourd'hui devenu simple militant, n'a pas épargné “les gens du pouvoir" et tout le monde ou presque (Bouteflika, Chadli, Benaouda, Ouyahia, Benyounès, etc.) est passé à la moulinette. “Sur les 500 ministres qu'a connus l'Algérie, plus de 90% sont à l'étranger. Citez-moi un seul président ou Premier ministre qui, une fois écarté du pouvoir, est redevenu un simple militant. Ils ont tous des appartements en France ou en Angleterre", dénonce-t-il. “Mais leur plus grand forfait est d'avoir divisé les Algériens. D'ici quelques années, ils auront à choisir : ils partiront par les élections ou ils connaîtront le même sort que Kadhafi", ajoute-t-il. Le fils du colonel Amirouche a chargé les anciens chefs d'Etat Houari Boumediene et Chadli Bendjedid. “Ils veulent faire de Boumediene un héros. Je défie quiconque de nous dire où et quand a-t-il tué un soldat français." Et de s'emporter contre l'ancien chef d'Etat accusé d'avoir séquestré les ossements de son père et ceux du colonel Si El-Houès. Quant à Chadli Bendjedid, il lui reproche la publication tardive de ses mémoires, mais surtout son silence durant la décennie noire alors que le pays était à feu et à sang. “Il a attendu presque l'article de sa mort pour publier son livre pour ne pas avoir à affronter les critiques. Mais où était-il pendant ces vingt dernières années ? Quand les Algériens se faisaient tuer, lui s'était imposé le silence", dénonce-t-il. Outré par les propos tenus par le colonel Amar Benaouda sur Abane Ramdhane, Nordine Aït Hamouda a fait savoir qu'il compte prendre langue avec la famille de l'architecte du Congrès de la Soummam pour introduire une action en justice. “Benaouda a dit que nous avons le droit d'éliminer Abane. Je vais prendre contact avec la famille de ce dernier pour déposer une plainte contre lui", a-t-il annoncé. A. C.