Résumé : Lyès est venu la chercher à la gare routière. Il a acheté une voiture et décide de l'emmener déjeuner au bord de la mer. Il tente de l'embrasser. Lynda lui fait tout un scandale. Ses gestes affectueux risquent de la faire passer pour une fille facile. Lyès doit promettre de ne plus recommencer pour qu'elle accepte de lui pardonner. - Il est temps que tu me ramènes, dit la jeune fille en s'affolant un peu en voyant qu'il est près de seize heures. Lyès sourit alors qu'elle tente de le repousser. Elle le fait sans joie, elle est si bien dans ses bras. - Tu n'as rien à faire, réplique-t-il. - Si, j'ai beaucoup de choses à faire, dit-elle. Je dois ranger mes affaires ! Je voudrais aussi avoir le temps de voir mes camarades d'études et de chambre... - Tu n'en tomberas pas malade ! Tu peux te passer d'elles ! - Non. On doit s'organiser pour les corvées, et l'une d'elles étudie dans le même groupe que moi, lui dit Lynda. Allez, lève-toi ! Il est temps que je rentre ! - Je me sens déjà abandonné, soupire-t-il. Mon cœur, je vis en sursis lorsque tu es loin de moi ! - Il faudra apprendre à vivre avec, réplique la jeune fille en le forçant à se lever. Omri, je t'en prie... - Hum, j'adore quand tu me dis “Omri" ! Répète-le ! - Omri ! Je dois rentrer maintenant... Main-te-nant ! Lyès finit par se lever du banc où ils avaient pris place depuis un moment. Il ramasse le bouquet de fleurs puis le lui tend. Il prend tout son temps pour la suivre jusqu'à la voiture. - Tu es vraiment pressée de me quitter, dit-il sans plaisanter. - Non, non... En fait, elle ne veut pas rentrer tard. Elle sait qu'il l'aime et qu'il ne peut pas s'empêcher de la toucher. Elle en a aussi envie même si elle ne le lui dit pas. S'il ne parvient pas à se maîtriser en plein public et de jour, qu'en sera-t-il une fois la nuit tombée. La jeune fille a beau l'aimer, elle n'est pas prête à céder. Elle tient à rentrer avant la tombée de la nuit. - Dans peu de temps, on sera fiancés ! Une fois que j'aurais fini mes études, je me marierais avec toi, lui rappelle-t-elle. On ne se séparera plus jamais ! - Jure-le moi ! Lynda se fâche. Comment peut-il en douter ? - Je te le jure ! mais je commence à avoir froid. Je veux rentrer, Lyès ! Il ouvre les portières et attend qu'elle soit montée pour fermer. Il ne sourit plus. - J'ai l'impression que tu as peur de rester avec moi ! Est-ce que je me trompe ? - Oui. Tu es le seul sur qui je peux compter et avoir confiance, dit-elle. Comment peux-tu en douter ? - Tu trembles ? - Non, répond-elle en serrant les mains, tout en pensant que depuis qu'elle le connaît, elle est devenue hypersensible. Il peut la mettre dans tous ses états. Comme ça, en un claquement des doigts ! Je t'aime Lyès ! Quoi que tu puisses penser... Le jeune homme ne desserre pas les dents. Durant tout le trajet, il n'a pas soufflé un mot. Il a allumé la radio et, au bout d'un moment, elle ne tient plus en place. - T'es fâché ? - Non. - Ton silence me prouve le contraire, dit-elle. Tu as le front tout plissé ! - Je me rends compte que tu n'es pas franche avec moi. Tu as peur de moi, poursuit-il. Moi je n'ai qu'une envie, rester avec toi ! Ils arrivent devant la cité universitaire où ils se garent à proximité de l'entrée. Il y a de nombreux couples d'étudiants et d'étudiantes en train de discuter. Des résidentes attendent dehors. Lynda en connaît quelques-unes. Deux d'entre elles font partie de son groupe d'études. Elle les voit chuchoter lorsque Lyès pose une main sur son épaule et joue avec les mèches de ses cheveux. Il se penche et, de sa main gauche, il attire son visage pour l'embrasser. Lynda le repousse. Elle ouvre la portière et descend. Lyès, tout souriant, en fait de même. - Tu n'aurais pas trouvé meilleur endroit pour me mettre la honte ! lui dit-elle alors qu'elle ouvre le coffre de la voiture pour prendre ses affaires. - Je t'aurais demandé un baiser que tu aurais refusé ! Je me suis servi ! Lynda tente de se maîtriser et ravale ses larmes de colère. - Attend, je vais t'aider... Mais la jeune fille refuse. Elle rentre à la cité, avec la sensation que tous la suivent du regard. Ses deux camarades la rejoignent vite et l'évitent comme si elle avait la peste. Elle feint de les ignorer mais elle souffre de la situation. - Vous l'avez vue avec son petit ami ? - Il l'a embrassée devant tout le monde ! La honte ! - Il s'est comporté comme s'ils étaient mariés, et encore ! Quand on l'est, on ne fait rien en public ! - On se serait cru devant une chaîne étrangère ! - Comme si j'étais la première à sortir avec un garçon ! Vous êtes jalouses ! dit Lynda qui n'en pouvait plus. Je vous laisse parler de moi et de Lyès ! - Comme si on allait se gêner ! (À suivre) A. K.