Résumé : Hadja Taos tient sa belle-fille pour responsable. Ses petits-fils se sont toujours bien comportés. Lynda s'est vite adaptée et se plaît à la cité de jeunes filles. Djamila donne une petite fête, en son honneur, pour la présenter à ses amis et à sa famille ... Il est vraiment unique en son genre. Lynda sait que Lyès est architecte et travaille dans un bureau. Il ne s'est pas encore fait un nom mais son métier le passionne. Un jour, se dit la jeune fille, il y arrivera. Elle en est persuadée dès qu'elle l'a vu la première fois. Il est entré vers la fin de la fête, la serviette remplie de livres et de rouleaux de papier calque sous les bras. Il ne porte pas un costume, plutôt une tenue décontractée. Etant très jeune, il aurait pu passer pour un étudiant avec son jean délavé et sa chemise à rayures bleues. Lynda ne sait pas pourquoi, mais plus elle le regarde, plus elle le trouve différent des autres. Les cousins et amis de Djamila n'existent plus. Elle ne voit que lui, et son sourire charmeur réussit à l'émouvoir. Elle rougit et serra fort son verre à deux mains pour ne pas trembler. - Eh, Lyès ! Viens donc que je te présente à Lynda ! Djamila débarrassa son amie de son verre et l'entraîne vers lui. Ce dernier continue à sourire. Il est comme émerveillé. - Lyès voici Lynda, l'amie dont je t'ai parlée ! - Si j'avais su qu'elle était aussi belle, répond-il, je me serais arrangé pour quitter plus tôt ! Enchanté belle Lynda ! dit-il en tendant la main vers elle. - Enchantée, murmure-t-elle. Lynda ne s'est jamais sentie aussi timide, aussi embarrassée de toute sa vie. Si elle a pu tenir tête à ses frères et affronter ses cousins, elle ne peut soutenir l'intensité du regard de Lyès. - Alors, comme ça tu étudie l'anglais ! Tu aimes ? - Oui. Quelques amis s'approchent pour leur dire au revoir. Djamila, par politesse, les raccompagne à leur voiture. Elle les laisse seuls. Car tous partent presque en même temps. Certains profitent de ceux qui sont véhiculés pour rentrer chez eux. Pendant ce temps, Lyès et Lynda font un peu mieux connaissance. - Tu vis à la cité ? - Oui. - J'ignore pourquoi, mais il me semble t'avoir aperçue dans le quartier, dit-il. Est-ce la première fois que tu viens ici ? - Non, pendant quelques semaines, j'ai résidé dans le quartier, lui apprend-elle, heureuse qu'il l'ait remarquée avant ce jour. - Alors, je connais tes cousins Azzedine et Amine ! Seulement, on ne s'entend plus... Dommage ! dit Lyès. Enfin, pour toi, je ferai l'effort de me réconcilier avec eux. - Tu as toute la vie devant toi, répond-elle, heureuse et soulagée qu'ils ne soient pas en bons termes. Il faut que j'y aille. Lynda prend sa veste et son sac. Quand Djamila en a fini avec les invités, elle est prête à partir. - Comment ça, tu vas rentrer à la cité ? Pourquoi ne passes-tu pas la nuit ici ? l'invite-t-elle. On aura le temps de discuter et de ranger le salon et la cuisine. Tu ne vas pas me laisser seule alors que j'ai besoin de toi ! - Une autre fois Djamila, la prie Lynda. Je t'en prie, ne me retiens pas ! - Tu sembles apeurée ! remarque l'amie en riant. Aurais-tu peur de nettoyer ? - Cesse de blaguer ! Si... si je n'étais pas... - Hum... Je crois avoir deviné, l'interrompt Djamila. Ton cœur fait boum boum devant mon frère ! Reconnais que c'est un charmeur de première ! Dis, où est-il ? - Il est allé se changer, répond Lynda. J'en profite pour partir ! - Jamais ! Il est presque sept heures, lui rappelle son amie, en lui barrant le chemin. Tu ne trouveras pas de taxi. Ou serais-tu tentée de te faire agresser ? Après cette fête... - Mais non, je ne veux pas rester... Ton frère... Djamila fait mine d'avoir deviné. - Tu veux qu'il te raccompagne ? - Non ! Qu'est-ce que tu vas imaginer encore ? rétorque Lynda, gênée d'avoir à dormir chez eux. - Je n'imagine rien. C'est une simple déduction. Si tu ne restes pas, Lyès sera forcé de t'accompagner, par mesure de sécurité... Peut-être que vous le voulez ? Lynda posa son sac, lasse. Elle restera passer la nuit. Elle l'aide à ranger la cuisine et le salon. Elle évite Lyès, suivant Djamila comme son ombre. Elle ne craint pas Lyès, mais uniquement les sentiments qu'il lui inspire. (À suivre) A. K.