La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a célébré, hier à l'hôtel Hilton (Alger), le 23e anniversaire de la Convention internationale des droits des enfants. Dans son intervention, le président de la Forem, Mustapha Khiati, a précisé que cette commémoration coïncide, cette année, avec le Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie et sera l'occasion de faire le point sur la situation de l'enfance, avec une insistance particulière sur les enfants nés sous X. Il a, en outre, rappelé que le traité international relatif aux droits des enfants, adopté par les Nations unies, le 20 novembre 1989, a été ratifié en 1992 par notre pays. M. Khiati s'est également exprimé sur les “nombreux progrès" réalisés dans divers domaines (éducation, santé...), permettant notamment d'atténuer le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (il est passé de 68‰ en 1990 à 36‰ en 2010) et de diminuer, “bien que lentement", la malnutrition. Selon lui, ces avancées aussi importantes “ne correspondent pas aux efforts considérables déployés par l'Etat". La preuve, dira-t-il, 15% des enfants quittent l'école avant la fin du cycle primaire et 27,2% des enfants de moins de 15 ans sont analphabètes. Par ailleurs, outre les ruptures fréquentes de vaccins et médicaments qui “mettent en danger la santé des enfants", d'autres questions ont été abordées, à l'exemple de l'inégalité dans la couverture sanitaire, du travail des enfants, de la consommation de la drogue, de la délinquance et des enfants violents et ceux livrés à la rue. Le responsable de la Forem a aussi observé que plus du quart de nos enfants est victime de “maltraitance", y compris d'agressions sexuelles. Bien que le nombre de maltraitances soit difficile à évaluer, M. Khiati a néanmoins avancé le “chiffre minimum de 50 000 cas par an", dont 80% seraient enregistrés dans le milieu familial. Sur le registre des enfants X, leur nombre a été estimé entre 3 000 et 5 000 par an. Pour l'intervenant, le dossier de cette catégorie d'enfants “fait toujours l'objet d'un traitement très discret" de la part de l'Etat, ce qui entraverait la recherche de solutions adéquates. Pourtant, a-t-il souligné, il est urgent de renforcer le traitement de ce problème, en “débureaucratisant" le dossier des enfants X et, donc, en assouplissant les procédures de kafala et en imposant une loi sur l'identification ADN systématique des pères biologiques. En marge de la rencontre, le Pr Khiati a admis que la société algérienne “reste fermée pour les enfants nés sous X". Il a également informé que son organisation plaide pour qu'“aucun de ces enfants ne reste dans les pouponnières". Il a aussi défendu l'idée de “la promulgation d'un code de l'enfance" et de “la création d'une structure de coordination sur l'enfance", qui permettront un meilleur suivi des enfants et “une identification claire" des objectifs à atteindre, en matière de politique nationale de promotion de l'enfance. Notons qu'à l'issue de la rencontre, cinq commissions ont été constituées, dont celle chargée de travailler sur les enfants nés sous X et celle de “l'enfance et des risques suicidaires". H. A