« La mise en conformité de la convention internationale des droits de l'enfant avec nos lois nationales et plus généralement la promulgation d'un code de l'enfance ne semblent pas encore à l'ordre du jour», selon un point de situation fait par le Fonds national de la promotion de la santé et de développement de la recherche (Forem) à l'occasion du 22ème anniversaire de l'adoption de la convention internationale des droits des enfants, adoptée par les Nations unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par l'Algérie en 1992. «Plus du quart de nos enfants sont victimes de maltraitance. Plus de 50.000 enfants sont victimes de maltraitance chaque année», indique le Forem. Avant d'ajouter que «près de 10.000 cas d'agression sexuelle sur des enfants ont été enregistrés en 2010. Il s'agit d'un vrai phénomène de société. Les enfants victimes de ces agressions souffrent dans le silence, car 80% de ces actes répréhensibles sont enregistrés dans le milieu familial et demeurent impunis en raison des tabous qui pèsent très lourd dans notre société. Aussi, «plus de 25% des jeunes ont touché à la drogue et 5% la consomment régulièrement. D'autre part, 20.000 enfants de la rue sont en rupture totale avec leur milieu familial et sont devenus des SDF. Plus de 15.000 enfants, la majorité âgés entre 12 et 16 ans, ont été présentés devant les tribunaux en 2010. Ces enfants sont impliqués notamment dans des affaires de violence sur autrui et de vols. Au plan éducation, «15% des enfants quittent l'école avant la fin du cycle primaire. L'UNICEF estime que 27,2% de enfants de moins de 15 ans sont analphabètes. Concernant le travail des enfants, le Forem estime que le nombre des enfants qui travaillent de façon permanente et qui ont abandonné les bancs de l'école dépasse les 350.000. Certains d'entre eux travaillent dans des conditions difficiles et effectuent des travaux dangereux. Abordant le problème d'enfants illégitimes dont le nombre est estimé entre 3.000 et 5.000 par an, le même organisme souligne qu'«il est urgent de renforcer les traitements de ce problème à ses deux extrémités : éducation morale et sexuelle en aval et assouplissement des procédures de Kafala, ainsi que le recours systématique à l'identification des géniteurs par l'ADN, ceci, pour permettre de protéger les droits des enfants issus de ce type de relation. Pour ce qui est de la vaccination, les ruptures fréquentes des vaccins et des médicaments divers mettent en danger la santé des enfants. Le rapport du Forem souligne toutefois que l'objectif du millénaire est atteint dans les domaines de l'éducatif et la baisse de la mortalité infantile. Le Forem, fait sur la base de l'application des dispositions de cette convention sur le terrain et les textes nationaux qui en découlent, reconnaît que «de nombreux progrès ont été enregistrés, notamment en matière d'éducation, avec près de 100% des enfants de 6 ans inscrits à l'école et 90% inscrits dans le cycle primaire en général. Dans le domaine de la santé, la baisse du taux de mortalité infantile pour les moins de 5 ans et de plus en plus pour les moins d'un an est considérée comme un acquis». Malgré ce progrès, l'Algérie est toujours classée à la 79ème place mondiale pour ce qui est de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Concernant la mortalité des enfants de moins d'un an, l'Algérie occupe la 141ème place, avant l'Egypte, la Tunisie et la Syrie. Ce taux est de 25 pour 1.000 enfants.