La résidence universitaire des “8000 lits" Belgaïd est-elle en passe de devenir un refuge pour les désœuvrés et les bandes d'individus de mauvais acabit ? Ce constat est décrié par les résidents universitaires qui dénoncent la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans leur cité excentrée. “Nous sommes la proie des voyous qui nous attaquent à l'intérieur même de la résidence universitaire. Parfois, nous sommes apostrophés à l'extérieur de l'enceinte universitaire par des bandes de jeunes voyous qui nous menacent de leurs armes blanches", clament-ils. Selon eux, les intrusions des étrangers dans l'enceinte de la résidence universitaire sont devenues quasi quotidiennes. “C'est à la tombée de la nuit que les intrus s'introduisent et occupent des chambres vides jusqu'au petit matin." Ils expliquent cet état de fait par le nombre insuffisant des agents de sécurité qui n'arrivent pas à contrôler les sorties et les entrées de tant de monde. Nos interlocuteurs affirment que les couloirs sont constamment dans le noir. “Cette situation incite davantage les intrus à pénétrer dans les chambres sans être inquiétés", indique-t-on. Les griefs acerbes des 1500 résidents font état de leurs mauvaises conditions d'hébergement. L'absence du chauffage et de l'eau courante dans les étages supérieurs, ainsi que les coupures récurrentes de l'électricité sont également mises en évidence. “Est-il normal qu'il existe seulement deux douches pour 1500 résidents universitaires et des sanitaires qui laissent à désirer ?", s'interrogent-ils. Le chapelet des revendications est froidement énuméré tout comme les repas froids pris en hiver. “Qu'attendent les responsables pour démarrer l'exploitation des cuisines, alors que le gaz de ville a été installé", lâchent-ils, exaspérés. Ce tableau peu reluisant est corroboré par les dires des étudiants qui déplorent l'absence d'une ambulance et d'une permanence médicale. Quand on pense qu'il n'existe même pas de boîte de premiers secours, il est à se demander si les responsables vivent au moins à Oran. Outre ces problèmes, les étudiants de ce nouveau pôle universitaire insistent sur la nécessité de renforcer la sécurité dans les environs immédiats de l'université pour éviter d'éventuelles agressions, notamment contre les étudiantes qui arrivent tôt le matin. Celles-ci affirment qu'il est presque impossible pour une fille de circuler seule tôt le matin. Elles indiquent que bon nombre d'étudiantes ont été agressées et délestées de leur argent ou de leurs téléphones portables. “Il est impératif de multiplier les rondes de police, notamment tôt le matin ou tard dans l'après-midi, moments privilégiés par les agresseurs pour attaquer les étudiantes sous la menace d'armes blanches", souligne-t-on encore. K. R. I.