Ne supportant plus la situation, le directeur de la nouvelle résidence des 8000 lits du pôle universitaire de Belgaïd vient de jeter l'éponge. Ce dernier entend par sa démission dénoncer la situation dans laquelle il a trouvé les lieux dépourvus de toute commodité. Cette situation est aussi décriée dans un communiqué rendu public par l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA). Le document précise que cette infrastructure réalisée dans le cadre du projet du futur pôle universitaire de Douar Belgaïd, à l'est d'Oran, a été inaugurée sans l'achèvement total des travaux. Le chantier est encore en cours, les ouvriers chinois y circulent librement, vaquent à leurs occupations et passent leurs nuits dans une base vie (de simples baraques) jouxtant les pavillons des chambres des résidents. Ceci, note le communiqué, a créé récemment une véritable situation de malaise et de gêne, notamment pour les résidentes puisque la cité est mixte. Cette situation s'ajoute à l'absence d'éclairage, d'eau et de sécurité. Des étudiants rencontrés sur les lieux affirment : «Seuls 5 agents de sécurité ont été installés pour assurer la sécurité de la cité censée abriter 8000 étudiants». Pour prouver la situation d'insécurité qui règne dans les lieux, nos interlocuteurs citent le vol d'un groupe électrogène dans la résidence II, un équipement valant plus d'un milliard de centimes. Le communiqué fait état également de l'absence d'un espace internet et d'infrastructures d'accompagnement. Plusieurs étudiants affectés à cette cité ont refusé de rejoindre leurs chambres, estimant que les lieux n'offrent ni les commodités de base ni les conditions de sécurité requises. «Et comble d'ironie, certains, contraints d'y résider, n'ont pas trouvé leurs noms portés sur les listes d'affectation», affirme un représentant du bureau de l'UNEA. «Plusieurs demandes d'audience ont été adressées à la direction l'Office national des œuvres sociales pour débattre de la situation, mais elles sont restées sans suite, affirment nos interlocuteurs, précisant que des actions de protestation sont envisagées pour faire bouger les choses dans cette résidence implantée dans l'immensité du pôle universitaire qui manque de moyens de transport, de restauration et même de sécurité, puisque plusieurs agressions contre des étudiants ont été enregistrées au cours de la précédente année universitaire. «Vous voyez, c'est encore désert et des bandes de voyous viennent racketter les étudiants. C'est une situation qui ne peut plus durer car il n'est pas normal de vivre dans un espace dépourvu de transport, d'éclairage public et même de sécurité», notent avec dépit des étudiants rencontrés sur les lieux.