“On ne doit pas placer la charrue avant les bœufs. Une fois la Constitution amendée, on pourra ensuite aller vers des élections législatives propres et crédibles", dira-t-elle. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a plaidé, depuis la wilaya de Béjaïa, à la faveur d'un meeting électoral tenu hier à la maison de la culture Taos-Amrouche pour “une Assemblée constituante souveraine" qui devra s'atteler à la révision de la Constitution. Pour Mme Hanoune, l'amendement de la loi suprême du pays constitue un préalable à tout changement. “On ne doit pas placer la charrue avant les bœufs. Une fois la Constitution amendée, on pourra ensuite aller vers des élections législatives propres et crédibles", dira-t-elle. Dans un discours fleuve qui aura duré plus d'une heure, la patronne du PT n'a cessé de s'alarmer sur des “menaces sérieuses qui pèsent sur l'Algérie, à travers notamment la crise du Sahel". Selon Mme Hanoune, des puissances étrangères, dont la France et les USA, en voulant s'accaparer des richesses naturelles que recèle la région du Sahel, cherchent à faire impliquer militairement notre pays dans le bourbier malien. “Nous appelons l'ensemble des partis politiques et tous les citoyens algériens à se mobiliser autour des intérêts suprêmes de la nation. Nous devons constituer un front interne et soutenir la politique que mène notre ministre des Affaires étrangères afin de faire face aux forces de nos ennemis qui veulent à tout prix déstabiliser l'Algérie, comme ils l'ont déjà fait avec la Libye et la Syrie", a-t-elle clamé. Abordant les élections locales du 29 novembre prochain, Louisa Hanoune affirme que “le PT est un parti authentique et militant. Pour nous, le respect d'un mandat électif est sacré. Pour preuve, nos élus à l'APC de Béjaïa ont honoré leurs engagements durant leur mandat 2007- 2012". Dans sa lancée, elle mettra en exergue le rôle que doit jouer un maire dans sa mission de gestion des affaires publiques dans sa municipalité. “En Angleterre, à titre d'exemple, le maire a un statut plus important que celui d'un député ou d'un ministre. Il dispose de larges prérogatives, voire même de plus d'immunité. Chez nous, par contre, l'élu est “dépouillé" du pouvoir réel. Dès lors que le nouveau code communal consacre la primauté de l'administration sur l'élu local", a-t-elle déploré. À ce titre, elle citera l'exemple du dossier de logement dont l'opération de distribution a été “injustement" confiée aux chefs de daïra qui, malheureusement, “ne connaît pas réellement les véritables nécessiteux parmi les demandeurs de sa circonscription. Tandis que le maire est logiquement le mieux placé pour gérer ce dossier". Pour remédier à cette situation, Mme Hanoune a insisté sur la nécessité de doter l'élu local de toutes les prérogatives lui permettant de prendre en charge tous les problèmes des communes. En réponse au ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a déclaré à la presse que l'Etat ne peut changer les lois chaque année, la secrétaire générale du PT assénera : “On peut procéder à l'amendement d'une loi à n'importe quel moment. Pour peu que la volonté politique existe." Insistant sur la nécessité d'encourager la réouverture des entreprises publiques fermées et/ou déstructurées, Louisa Hanoune estime que “l'Etat doit promouvoir certains secteurs stratégiques, capables de créer des richesses et des postes d'emploi stables. La pêche, le tourisme et l'agriculture sont autant de secteurs à fort potentiel qu'il faudra développer ici par exemple, dans la wilaya de Béjaïa". “Favoriser la création de régies communales, génératrices d'emplois directs et indirects, est notre combat permanent", a-t-elle soutenu. Plaidant pour la renationalisation des entreprises privatisées, Louisa Hanoune applaudit des deux mains le montant mobilisé – 300 milliards de dinars – par les pouvoirs publics en vue de la relance économique du pays. Parmi les secteurs susceptibles de bénéficier de cette manne, la porte-parole du PT citera la rénovation des établissements hôteliers publics (70 milliards de dinars), le renouvellement et le renforcement de la flotte de la compagnie nationale Air Algérie (60 milliards de dinars)... K O