Paradoxal, au moment où la crise financière bat son plein au sein des clubs de football, les salaires des joueurs continuent d'augmenter. Une inflation galopante qui a atteint des proportions jamais égalées. En Algérie, il y a des joueurs qui touchent jusqu'à 250 millions de centimes par mois, sans oublier les primes des matches qui peuvent atteindre les 10 millions de centimes par match. Cela en dépit donc de la sacro-sainte règle économique qui consiste à faire en sorte que la masse salariale ne dépasse pas les 40% du budget du club. Chez nous, cette norme n'est pas respectée, et beaucoup de clubs dépensent dans ce registre beaucoup plus que leurs recettes. Du coup, les déséquilibres financiers sont là. Les joueurs se retrouvent avec des salaires qui ne sont pas honorés. Des conflits éclatent en pleine saison, et la commission de recours de la FAF est souvent sollicitée à ce sujet. Au moment où certains dirigeants suggèrent de régler cette question par un plafonnement des salaires, une option dont le plus grand inconvénient qui est tout simplement anti-économique, la direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), présidée par Mohamed Mecherara, censée être le gendarme du foot algérien, tarde à rendre publiques ses conclusions. Ayant accès aux comptes des clubs et leurs finances, la DNCG est à même de dresser un tableau (sans doute noir) sur la situation financière des clubs algériens et, surtout, prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin à la gabegie. Il est anormal en effet que cette structure ne rende pas public son premier diagnostic, au moment où les clubs crient à la crise financière et surtout à la mort lente du football algérien. S. L.