Cacophonie n La direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) devrait être installée aujourd'hui lors d'un bureau fédéral par la fédération algérienne de football. Elle arrive à un moment où les clubs menacent de dissoudre les SPA. A la veille de la fin de fin de la seconde saison de professionnalisme en Algérie, la tant attendue direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) va être enfin mise en place pour apporter l'éclairage et l'aide nécessaire à des clubs «'professionnels» qui menacent de mettre la clé sous le paillasson et revenir à la forme amateur. C'est ce qu'a déclaré hier, sur les ondes de la Chaîne III, le président du Forum des présidents de clubs, Abdelkrim Yahla, que si la situation ne connaîtra pas de changements d'ici les prochains jours, la majorité des clubs procéderont à la dissolution des sociétés par actions qui gèrent l'équipe de football et reviendront au statut de club sportif amateur (CSA). ‘«Nous savons qu'il y a deux ou peut-être trois clubs qui pourront être professionnels dans l'état actuel des choses, alors libre à la fédération d'organiser un championnat à trois clubs, quant à nous, nous reviendront à notre statut d'amateurs et nous joueront pourquoi pas un championnat amateur», dira le boss du WA Tlemcen, dont la menace est à prendre au sérieux car les clubs veulent monter en force et interpeller les pouvoirs publics sur leur situation, sur la crise financière qui les secouent et surtout sur l'accompagnement de l'Etat qui n'arrive pas dans le cadre de l'instauration du professionnalisme. C'est d'ailleurs dans le cadre de cette démarche qu'est née la DNCG que présidera Mohamed Mecherara, ancien président de la ligue nationale de football et qui agira sous l'égide de la ligue de football professionnel (LFP). La DNCG, comme il en existe pratiquement partout dans le monde professionnel, est une structure indispensable pour s'assurer de la bonne ‘«santé» et de la bonne gestion financière des clubs. Dans le cas de l'Algérie, cette structure devrait être indispensable dans le processus de professionnalisation des clubs qui ont du mal à passer ce cap, d'autant que beaucoup d'argent circule dans le milieu sans le moindre contrôle rigoureux. Est-ce d'ailleurs l'arrivée de ce «gendarme du football» qui fait encore fuir les clubs et les pousser à redevenir amateurs, puisque la gestion des finances sera moins transparente ? Il est évident que la DNCG ne peut agir que sur la base des travaux d'un organe, qui est le commissariat aux comptes. La DNCG aura non seulement ce rôle de veiller à la bonne santé des clubs et de leur gestion, mais aussi sur l'équité de la compétition, au moment où la ligue de football professionnel a constaté qu'en cette fin de championnat ‘'certains joueurs et dirigeants tentent de susciter des mouvements de pseudo grèves, qui en réalité masquent les objectifs de leur auteurs qui est de tenter de fausser les résultats des matches programmées en cette fin de saison et qui auront pour grave conséquence de dénaturer les résultats finaux du championnat.'' D'où, dans un premier temps, un travail de la DNCG axé sur deux niveaux : la situation de l'effectif de chaque club par rapport aux contrats, au paiement des salaires, primes, cotisation et autres impôts, et le maintien des clubs en championnat de Ligue 1 ou de Ligue 2 en fonction de sa situation financière et sa solvabilité. En fonction des bilans, la DNCG peut imposer des restrictions en matière de recrutement par exemple, comme elle peut prononcer dans des cas extrêmes des rétrogradations voire une non accession à un club qui n'en a pas les moyens, à partir des chiffres qu'il aura affichés (bilan prévisionnel, ressources, capital, patrimoine…). Les clubs, pour leur part, ont la latitude de procéder à des recours auprès de la commission d'appel (qui sera mise en place ultérieurement), mais aussi auprès des organes habilités comme la commission des litiges ou le tribunal arbitral du sport. Pour ceux qui croient que la DNCG viendra en sauveur ou en coupeur de têtes, ils se trompent, car cette structure est un appoint indispensable pour l'instauration d'un professionnalisme durable, mais est-ce le cas aujourd'hui ? A. Salah-Bey