Etudiant à l'ISTS, Oualid Bouabaoub (24 ans) a créé l'exploit en remportant la médaille de bronze, samedi dernier, au Palais des sports de Bercy, en battant dans la petite finale le Français Davy. Bouabaoub, qui est resté inactif pendant plusieurs mois pour cause de blessure contractée lors du championnat arabe à Doha, a pris une revanche sur le sort en s'adjugeant ce titre, l'unique pour l'Algérie d'ailleurs dans ce 21e championnat du monde. Liberté : Tout d'abord, félicitations pour cette médaille Oualid... Oualid Bouabaoub : Merci beaucoup, c'est une belle consécration. Je dédie cette médaille à tout le peuple algérien. Franchement après tout ce que vous avez enduré suite à une grave blessure, avez-vous cru un instant à cet exploit à Bercy ? Pour ne rien vous cacher, oui. En fait, grâce au staff médical et à mes entraîneurs, j'ai pu revenir à mon meilleur niveau. Nous avons cravaché dur avant cette compétition malgré le fait qu'on a raté plusieurs Euroligues et stages à l'étranger faute de moyens financiers. Je tiens à rendre hommage au médecin du club et au kiné, qui ont fait un travail titanesque afin qu'il me remette sur pied. Le parcours jusqu'en demi-finale a été un peu difficile, n'est-ce pas ? Effectivement, j'ai combattu face à des adversaires de renom, néanmoins grâce à ma volonté, j'ai pu surpasser tout cela. Et la demi-finale perdue face à Aghayev ? Aghayev de l'Azerbaïdjan n'est plus à présenter. C'est un athlète de haut niveau qui a remporté à maintes reprises le championnat du monde. Mais j'avoue que j'ai perdu face à lui par manque d'expérience, puisque ce dernier m'a eu dans les dernières vingt secondes du combat. Combattre un Français dans la petite finale pour la médaille de bronze ne vous a-t-il pas effrayé ? Du tout. Je me suis bien préparé pour ce combat afin de le gagner. Le président, le médecin et mes entraîneurs ont insisté sur le travail psychologique. Ils m'ont encouragé et remonté le moral avant ce combat. En fait, pour tout vous dire, je n'avais pas le droit de décevoir le peuple algérien, puisque j'étais la dernière chance de médaille pour mon pays. N'aviez-vous pas peur de l'arbitrage ? Un petit peu, oui, mais ma tactique a été payante, puisque j'ai pris le large sur mon adversaire dès le début du combat en ne lui laissant aucune chance. Le public français qui était derrière Dona Davy ne vous a-t-il pas gêné ? Je crois que le Français n'a pas pu supporter toute cette pression autour de lui, je l'ai senti un peu hésitant, ce dont j'ai profité pour le battre. à présent, après avoir décroché le bronze à Bercy, quels sont vos objectifs ? Je vise incha Allah l'or aux Jeux méditerranéens 2013, en juin en Turquie. Mais je dois bosser doublement afin d'atteindre mon objectif, de même que mes coéquipiers. S. M.