“Nous lançons un appel pressant aux pouvoirs publics pour la réalisation des trémies et des échangeurs au niveau des points noirs qui obstruent la circulation dans la ville d'Oran", a déclaré, lundi, le chef de Sûreté de wilaya d'Oran. “Il est impensable qu'une wilaya de la dimension d'Oran continue d'étouffer sous le poids de la circulation dans les conditions des infrastructures actuellement existantes", a expliqué Salah Nouasri. En présence de Rahmani Abderrahmane et Serhane Mourad, respectivement responsable de la cellule de communication et chef du peloton motocycliste de la Sûreté de wilaya, Salah Nouasri a fait part de ses préoccupations. “Le problème de la circulation à Oran nécessite une étude sérieuse accompagnée d'un plan urgent de la circulation à l'effet d'injecter des trémies ou des échangeurs au niveau des sept ou huit points noirs de la ville." En dépit du renforcement du dispositif policier de régulation routière, le premier responsable de la Sûreté de wilaya déplore le “nombre réduit des infrastructures et de l'éclairage public qui fait défaut". Pour lui, l'urgence d'une étude approfondie doit faire l'objet de l'attention des responsables compétents pour “soulager tout le monde". Auparavant, une virée conduite par Serhane Mourad dévoile les facettes de la circulation routière et piétonne. “Nous avons adopté un dispositif de régulation routière qui s'appuie sur un triptyque : fluidifier la circulation routière de 6h30 à 21h ; la sécurisation des établissements scolaires et un plan volant de dégagement de la circulation", affirme notre accompagnateur. Avec un parc roulant de 450 000 véhicules et 120 000 automobiles/j, la ville d'Oran est au bord de l'asphyxie. Quand on ajoute à ce chiffre le nombre de 3 000 bus et plus de 7 000 taxis qui sillonnent quotidiennement Oran, il est impératif de prendre des mesures imparables. Les points noirs décriés se situent au niveau des carrefours Zabana, pont Asmidal, Djamel, Bahia, les ronds-points de la wilaya, Dar El-Hayat, les Falaises, les Genêts et la place Roux. Malgré une baisse relative des accidents de la circulation, ces trois derniers mois, notre interlocuteur met le doigt dans la plaie. “Quand le conducteur ne respecte pas les plaques de signalisation et que le piéton traverse la chaussée au lieu d'emprunter la passerelle, on ne peut que constater malheureusement les dégâts", affirme Serhane Mourad. Parmi les infractions récurrentes au code de la route, il y a lieu de signaler l'irrespect de la priorité de passage et de la distance de sécurité, le passage au feu rouge mais aussi et surtout le manque de civisme. La présence policière dissuasive dans ces cas de figure doit-elle être pérenne pour décourager les automobilistes réfractaires ? Les embouteillages itératifs à Oran disparaîtront-ils avec la fin des travaux du tramway ? Difficile de répondre à cette question si l'on tient compte, encore une fois, de l'incivisme. Nous effectuons quotidiennement un travail de sensibilisation dès 9h30 sur les ondes de la radio El-Bahia au profit des automobilistes pour leur indiquer les endroits les plus embouteillés à éviter tout en leur prodiguant des conseils de conduite routière, affirme Serhane Mourad. Comme pour nous prendre à témoin, nous faisons une visite au niveau de la trémie Djamel. Les véhicules roulent à plus de 80km/h, faisant fi de la plaque de signalisation limitant la vitesse à 60 km. La plaque annonçant le radar est allègrement ignorée par les automobilistes qui roulent à vivre allure. Un accident est vite arrivé si le conducteur usurpe les priorités pourtant bien définies dans le code de la route. L'entrée en service du tramway en mai 2013 dégagera-t-elle la densité de la circulation à Oran ?"Oui, à condition que l'automobiliste fasse l'effort d'utiliser le tramway pour se rendre à son travail", ajoute notre interlocuteur. Pour sa part, Rahmani Abderrahmane lance un appel à tous les citoyens qui souhaitent apporter leur contribution pour une meilleure prise en charge de la circulation de contacter le 15 48. Tous ces efforts doivent se conjuguer pour arriver à canaliser le flux sans cesse croissant de la population d'une ville qui a été conçue pour accueillir 280 000 habitants et un parc roulant de 12 000 voitures. K. R I