Les militants étaient sur le qui-vive durant toute la journée de jeudi. Il fallait s'informer de toute l'opération de vote là où le parti a présenté ses candidats. Même si un black-out total est observé sur toute déclaration, les militants du FFS rencontrés durant les deux derniers jours au siège national à Alger se sont adonnés au jeu des questions-réponses avec les quelques journalistes présents. “Cette élection nous a permis de remobiliser nos militants à travers plusieurs localités", a indiqué un responsable du parti. Avant qu'un autre n'enchaîne en soulignant que “dans certaines localités, comme BBA, le parti, qui a eu deux sièges lors des dernières législatives, a confirmé sa position". Pour rappel, le FFS s'est vu octroyer deux sièges lors des législatives, ce que ses détracteurs ont dénoncé comme “preuve de négociation avec le pouvoir". Dans les couloirs du siège, la discussion tournait surtout autour du vote des militaires. Pourtant, estime un militant de Birkhadem, “le Premier ministre et son ministre de l'Intérieur se sont engagés sur la question, mais..." Ainsi donc, durant la soirée du jeudi, le FFS, par la voix de son premier secrétaire, a rendu une déclaration dans laquelle il constate que le scrutin est loin de répondre aux standards internationaux en matière de sincérité et de régularité. Avec des mots, à peine voilés, le FFS accuse les militaires de transgresser les décisions des autorités politiques du pays, en votant sur leur lieu d'affectation. “Contrairement aux engagements pris par les autorités, les militaires n'ont pas voté par procuration dans leur commune d'origine. Ils l'ont fait, massivement et à travers les 48 wilayas, sur leur lieu d'affectation. Il est à noter qu'ici et là, la population s'est sentie acculée, allant jusqu'à empêcher temporairement le vote au niveau de certains bureaux", note le vieux parti de l'opposition dans sa missive. Le vote des militaires constitue, selon le FFS le plus grave dépassement enregistré durant l'opération de vote de jeudi. Le FFS a évoqué d'autres irrégularités comme : “La mise en circulation de bulletins de vote plusieurs jours avant le scrutin, des pressions et des intimidations à l'encontre des citoyens, des observateurs ou des militants, des urnes non scellées, l'absence des bulletins du FFS dans de nombreuses localités, des procès-verbaux vierges et signés remis à certains candidats. On a même pu relever l'absence des représentants des commissions de supervision au niveau de certains centres." Hier encore, aucune information n'a filtré concernant la lecture par le parti des résultats de l'élection, même si des signes de satisfaction se lisaient sur les visages des militants rencontrés au siège. “Je ne pense pas que le secrétariat national rendra une quelconque déclaration de sitôt", nous informe-t-on, avant d'ajouter que “l'essentiel pour nous est la confirmation des résultats obtenus lors des législatives". M. M