Exit les considérations politiques, et même tribales ou familiales. La finalité étant,bien entendu, de régner, pendant cinq ans, à la tête de l'assemblée. La situation née de l'élection de jeudi dernier ouvre la voie à ce qui est redouté par beaucoup : l'intrusion du pouvoir de l'argent dans l'élection des présidents des Assemblées communales et de wilaya. Selon certaines sources, des sièges d'élus se monnaient à coups de milliards de centimes. Beaucoup de partis et de candidats potentiels dans certaines listes n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour s'assurer les sièges, en monnaie sonnante et trébuchante, synonyme d'une victoire certaine. Exit les considérations politiques, et même tribales ou familiales. La finalité étant, bien entendu, de régner, pendant cinq ans, à la tête de l'assemblée. Cette situation, si elle venait à se révéler à une large échelle, va confirmer une tendance apparue cette dernière décennie : l'intrusion de l'argent sale en politique. On se rappelle que ce phénomène a été dénoncé lors des dernières législatives, notamment par la porte-parole des travailleurs, Mme Hanoune. Selon elle, une centaine de députés, qui siègent aujourd'hui à l'Assemblée populaire nationale (APN) doivent leur strapontin à l'argent. Véritable nerf de la guerre, pour reprendre une expression consacrée, l'argent est devenu cet outil entre les mains de certains pour accéder aux postes de responsabilité qui permettent un “bon retour d'investissement", assurant parfois même, l'immunité. Et les assemblées communales n'échappent pas visiblement à cette logique. Conséquence : des candidats intègres, compétents, sérieux, au pédigrée irréprochable, risquent de perdre la présidence de l'assemblée au profit de personnes sans scrupules. Et rien ne semble venir, sur le plan juridique, de la part du gouvernement, pour stopper cette tendance préjudiciable, il faut bien l'admettre, au pluralisme politique ou de ce qu'il en reste. Mais il faut dire que le scrutin n'a pas seulement ouvert la voie à l'argent, il a également encouragé, par la “bénédiction" de la loi controversée portant régime électoral, des alliances contre nature. C'est ainsi qu'on trouve des partis, qui se tiraient dans les pattes il n'y a pas si longtemps, sommés de contracter des alliances. Aucune limite politique n'est fixée par les partis pour contracter une alliance, seulement quelques principes généraux. La finalité étant la même : obtenir la majorité absolue. Cette pratique politique inédite est justifiée par le souci des partis d'empêcher les blocages et d'éviter la réédition de situations connues par le passé. Mais son revers ? Les assemblées communales et les assemblées de wilaya, qui seront issues de ces “arrangements", seront loin de refléter les identités politiques des uns et des autres. Une situation qui pourrait déteindre sur le pluralisme politique dont l'image est déjà fortement ternie. Et ce n'est probablement pas sans raison que le ministère de l'Intérieur a envoyé une instruction aux walis les invitant à “veiller à faire observer par l'ensemble des services placés sous leur autorité une attitude neutre et impartiale, s'abstenant de tout commentaire, fait ou immixtion dans les tractions en cours entre les élus et les partis politiques". Veut-on ainsi laisser le pourrissement gagner les assemblées locales ? L'administration n'a-t-elle pas pour mission de combattre les pratiques illégales préjudiciables à la collectivité ? K K