Les négociations à coups de millions pour figurer à la première place des listes électorales ne datent pas d'hier Depuis le début de la précampagne pour ces consultations, «l'argent sale» domine le débat et le discours politique. Les observateurs redoutent que la prochaine assemblée ne soit dominée par des tares qu'il lui sera difficile de combler. L'indigence politique, l'argent sale et l'archaïsme sont les principales lacunes qui la guettent. Le vide «sidéral» créé par l'érosion de l'action politique et l'hémorragie connue par l'espace politique, déserté par ces élites et ces compétences. Ce vide comblé par les adeptes de la «chkara». Pas seulement, puisque la myriade des nouveaux partis ou «sanafir» au sens commun du terme, renvoie une image d'un nouveau populisme BCBG. Les nouvelles équipes qui s'apprêtent à prendre la relève pour assurer une transition qui ne se terminerait peut-être jamais, seront forcement frappées d'un sceau de «misère politique», indiquent plusieurs analystes. Il faut dire qu'on est loin d'être sorti de l'auberge. Dès lors que l'assemblée «déliquescente» en vue, sera l'otage de la prédation. Marquée par le vide politique et le déficit de projet de société, la «bigoterie» bombe également le torse à la veille du scrutin des législatives. Depuis le début de la précampagne pour ces consultations, «l'argent sale» domine le débat et le discours politique. D'ailleurs, certains partis ne manquent pas d'attirer l'attention sur cette hydre rampante. Même les responsables du département de l'intérieur ont alerté sur ces scandales. Cependant, l'intérêt accordé par les partis à la «commercialisation» des positions sur les listes de candidatures, tranche avec l'absence totale de programmes politiques. Les négociations à coups de millions pour figurer à la première place des listes électorales qui ne datent pas d'hier, sont d'ores et déjà des pratiques banalisées dans les moeurs politiques. Certains partis n'ont pas manqué d'afficher leur propension à faire du «racket» qu'ils justifient par une quête d'argent pour pouvoir mener et s'acquitter des dépenses de leur campagne électorale. Il se trouve même qu'ils se disculpent vis-à-vis de cette pratique en invoquant le faux bond de la générosité de l'Etat à leur égard cette fois-ci. Des voix se sont élevées pour dénoncer ces manoeuvres dramatiques qui risquent de propulser au-devant de la scène des «maquignons» et autres «trabendistes» de la politique et reléguer les compétences au dernier ordre. En évidence, cela n'est pas pour donner du crédit à la prochaine Assemblée populaire nationale. Les soucis financiers priment sur tous les autres aspects et considérations. Preuve en est que les salaires des députés, faut-il le relever, ont fait couler beaucoup d'encre et ont suscité une véritable polémique. Selon la secrétaire générale du PT, «il y a des sommes colossales, des milliards et des milliards en circulation en rapport avec la constitution des listes». Parmi les nouveaux partis, «il y a des fausses formations avec des faux membres fondateurs payés pour assister au congrès constitutif», s'écrie la responsable du Parti des travailleurs. Mme Hanoune ajoute qu'il y a «des partis qui sortent ou naissent tous les cinq ans et monnaient les places et les cachets et tampons sur les listes électorales, des hommes d'affaires dont la fortune n'est pas tout à fait saine et l'argent provenant du Qatar et de l'Arabie Saoudite ainsi que les agences NDI américaines dont un responsable américain, William Taylor, a reconnu l'existence», selon elle. Les partis islamistes qui croient à un raz-de-marée en leur faveur, sont soupçonnés d'entretenir des relations «douteuses» avec les dirigeants de pays comme le Qatar. «Certains partis politiques et hommes d'affaires veulent faire du prochain Parlement un établissement financier pour gagner de l'argent et faire fructifier leur business», déplore-t-on. Dopés par la récupération des révoltes populaires par leurs pairs, Frères musulmans et leurs franchises en Egypte, en Tunisie et au Maroc, et confortés par le deal passé avec certaines puissances étrangères, les partis islamistes algériens adoptent désormais un ton arrogant et menaçant. Un autre fait marquant est bien entendu, la création des micro-partis qui a tendance à s'accentuer depuis un mois après une disette de plusieurs années. Ces partis satellites conçus généralement pour le financement et la promotion du chef, sont également des partis de façade, et pseudo-partis qui risquent de discréditer la future chambre basse, voire les réformes engagées. Tout compte fait, la prochaine assemblée souffrira d'un déficit de crédibilité, de légitimité et de la qualité de ses membres et serait moins lotie que l'actuelle assemblée croupion, qui a fonctionné comme une chambre d'enregistrement. Ils seront pourtant, investis d'enrichir et d'amender la Loi fondamentale alors qu'elle aurait dû être révisée avant la loi électorale et la loi sur les partis.