Même s'il qualifie la première participation de sa formation politique naissante aux dernières locales de (relativement) “satisfaisante", Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, ne se montre pas moins préoccupé par les actes de fraude ayant entaché cette consultation. S'exprimant lors de sa conférence de presse, animée hier au tout modeste siège de son parti, à Zéralda, le chef de Jil Jadid s'insurge notamment contre les cas flagrants dont la fameuse vidéo montrant clairement un électeur voter à maintes reprises dans un même bureau de vote. Ce cas de fraude vu par tous les Algériens via la Toile n'a pas fait réagir les autorités. “Aujourd'hui, j'interpelle le Premier ministre, le ministère de l'Intérieur et celui de la Justice à sévir contre cet acte de fraude visuelle, ne serait-ce que pour donner le minimum de crédibilité à ces élections", a-t-il souhaité. Autrement, commente M. Djilali, “celui qui ne dit pas mot consent" ! À Daho Ould Kablia, qui invitait les plaignants à saisir les instances compétentes, le président de Jil Jadid répond qu'en réalité, il n'y à point d'instance où on peut déposer une plainte contre les fraudeurs. Il a expliqué que la seule instance chargée d'enregistrer les requêtes des citoyens et des représentants des partis politiques, qui est la Cnisel de M. Seddiki, elle, n'a aucun pouvoir de sévir contre les actes de fraude. Pour ce qui est du vote “orienté" des militaires, décrié par la majorité des partis politiques, le président de Jil Jadid dénonce, à son tour, “un abus qui porte préjudice à l'institution de l'Armée populaire nationale (ANP)". Il déplore notamment le fait que “les procurations pour les militaires soient signées par des commandants au sein des casernes, alors qu'elles auraient dû être signées par les représentants de l'administration civile". Pour M. Djilali, il est démontré que les militaires ont voté pour le FLN, que ce soit lors de ces locales ou à l'occasion des législatives du 10 mai dernier. D'où son appel à penser désormais à “protéger le choix des citoyens ainsi que la souveraineté de l'institution militaire". Le président de Jil Jadid souligne, par ailleurs, l'autre “grave danger" lié à “l'argent sale" qui continue de pourrir la vie politique dans notre pays. “Il y a tellement d'argent sale qui circule qu'il n'y a plus de valeur (...)", s'est-il désolé. En vue de combattre tous ces fléaux, M. Djilali estime que la solution consiste à œuvrer pour la réconciliation des citoyens avec le politique et le renforcement d'un militantisme pacifique. De son avis, l'abstention et/ou le boycott des élections n'est pas la meilleure des solutions pour provoquer le changement escompté. “Si on ne vote pas, on finira par réagir par la violence (...)", pense-t-il. Ceci, quand bien même il a reconnu que le défi de changer l'ordre établi s'annonce “très difficile, même pour celui qui est animé d'une grande volonté". N'empêche, la récolte, quoique maigre, de son parti lors de ces locales, satisfait visiblement M. Djilali qui a affiché sa volonté de s'impliquer dans la gestion des communes où seront présents les élus de son parti. Sur les 77 listes APC qu'il avait présentées, Jil Jadid a obtenu les 7% qu'exige le nouveau code communal, dans 49 listes. En d'autres termes, ils sont 125 élus de Jil Jadid à participer dans la gestion de plusieurs APC dont certaines obtenues à la majorité absolue. F A