La campagne électorale a pris fin dimanche. Plusieurs dépassements ont été enregistrés dans diverses wilayas et communes. La Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales (Cnisel) se dit incapable, faute de moyens logistiques, d'apporter la solution. Le président de cette instance évoque même des contraintes politiques imposées par l'administration pour encourager la fraude. Hier, lors d'une conférence de presse, Mohamed Seddiki, président de la Cnisel, a présenté deux rapports : le premier concerne le déroulement de la campagne et le second évalue les journées d'étude autour des activités des commissions locales de surveillance des élections. «Nous avons noté l'utilisation des biens et des symboles de l'Etat par certains lors de leurs meetings populaires», a déclaré Seddiki. Ce dernier affirme que «la Cnisel n'avait pas eu de réponse sur les cas des candidats poursuivis dans des affaires de corruption et de fraude.» Un parti, en l'occurrence Ahd 54, a dénoncé, dimanche dernier, le début de la fraude avec la complicité des magistrats de la Commission nationale de supervision des élections. Au cours de la campagne électorale, des affiches ont été déchirées, d'autres sont collées de manière anarchique. Des bulletins de vote ont déjà été distribués (comme à Soukh Akras). Ces dépassements ont déjà fait réagir les candidats de certains partis, qui ont organisé des sit-in à Alger-Centre et à Annaba, contre des tentatives de fraude. Le président de la Cnisel indique que malgré l'assurance de l'administration, du ministère de l'Intérieur entre autres, aucun suivi sur le terrain n'a été concrétisé. Cela a commencé avec l'octroi des numéros aux 52 partis politiques qui participent aux élections. Le tirage au sort a été organisé trois fois à cause d'erreurs techniques. Le point névralgique de toute élection, le fichier électoral, n'a pas été jusqu'à présent remis aux partis et la Cnisel. Pourtant, la loi permet au simple citoyen à le consulter. Par ailleurs, plusieurs cadres et fonctionnaires se sont plaints à la Cnisel du non-respect de la circulaire du Premier ministre qui les autorise à prendre des congés payés au cours de la campagne. Des partis ont même rejeté le vote des militaires à partir de bureaux spéciaux. Dans un entretien paru au Soir d'Algérie, M. Ould Kablia affirme que les militaires peuvent voter par procuration. Notons dans le même sillage l'interrogation de quelques candidats par les services de sécurité. Cet incident avait d'ailleurs été dénoncé lors des élections législatives du 10 mai 2012. Ces dépassements ont été dénoncés par des partis de l'opposition. Le ministère de l'Intérieur avait indiqué que ce scénario n'allait plus se reproduire. Ce n'était pas le cas.