Le président du parti Jil Jadid (JJ), Sofiane Djilali, a estimé, lundi à Alger, que les résultats obtenus par sa formation lors du scrutin du 29 novembre relatif au renouvellement des assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) étaient un "premier pas" vers la structuration du parti au niveau national. M. Djilali a affirmé au cours d'une conférence de presse que les élus de sa formation allaient s'impliquer et s'investir "activement et entièrement" pour "sauver" la gestion des communes et créer un développement local à la mesure des attentes du citoyen. Le parti Jil Jadid, nouvelle formation politique, agrée le 18 mars 2012, a obtenu 122 sièges aux élections locales. Le Front de libération nationale (FLN) a remporté les élections locales organisées jeudi, en obtenant 7.191 sièges dans les Assemblées populaires communales (APC) et 685 sièges aux Assemblées de wilayas (APW). Commentant le taux de participation enregistré durant ces élections (44,26%), M. Djilali a estimé que "près de 60% de la population ne croit pas à la crédibilité du vote", du fait que les élections ont "toujours été entachées de fraudes", a-t-il dit. Selon lui, les abstentionnistes ont également "sanctionné la gestion catastrophique" des élus qui se sont succédés à la tête des communes ces dernières années. "Les nouvelles générations ne sont pas politisées et ignorent les enjeux nationaux, et l'absence d'un Etat de droit ne permet pas au citoyen de s'épanouir politiquement et de s'engager dans le combat politique", a-t-il déploré. Par ailleurs, M. Djilali a appelé à créer une dynamique citoyenne autour d'un projet de société moderne, qui verra la participation de tous les citoyens à la gestion de la "cité" en lui faisant prendre conscience des différents enjeux. S'agissant des cas de "fraude" dénoncés par les partis, M. Djilali s'est dit "surpris" de voir les autorités ne pas réagir devant de telles pratiques "graves" qui "ternissent la crédibilité" des élections. Evoquant la vidéo diffusée sur le réseau social Youtube montrant un cas de fraude dans un bureau de vote à Tébessa, le président de JJ s'est dit "étonné que les auteurs de cet acte ne soient pas encore poursuivis en justice". Quant au vote des corps constitués, M. Djilali a estimé qu'il y avait des "abus", car, selon lui, "dans les bureaux où les militaires ont voté, les suffrages exprimés étaient curieusement en faveur" d'un même parti, se demandant "s'ils avaient reçu des consignes de vote". "Il faut protéger le vote citoyen et l'institution militaire afin qu'elle ne soit pas mise au service d'un parti politique", a-t-il dit, soulignant la nécessité de revenir à "une moralisation de la vie politique pour éviter d'aller droit dans le mur".