La porte-parole du PT ne se limite pas à de vagues accusations, mais avance des cas concrets et identifiés de tentative de corruption dont seraient l'objet les élus de son parti. Ce qui n'était que rumeurs devient, au fil des jours qui suivent le scrutin du 29 novembre, une réalité palpable : pour les besoins d'alliances, des sièges aux assemblées locales se négocient bel et bien à coups de centaines de millions de centimes ! La confirmation vient cette fois-ci de Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT). Dans son discours prononcé hier à l'ouverture des travaux d'une session ordinaire du bureau politique du parti, elle a révélé publiquement que des propositions alléchantes ont été faites à des élus du PT. Selon Mme Hanoune, les tarifs du siège varient d'une commune à l'autre, entre 200 et 800 millions. Le premier accusé par la pasionaria, dans ce marchandage des sièges aux assemblées locales, n'est autre que le FLN, pourtant première force politique en termes de résultats. Elle apporte ses preuves : “À El-Biar, le FLN a proposé à une élue du PT la somme de 200 millions de centimes et un appartement contre son siège obtenu dans cette commune." Devant le refus de cette dernière à l'offre, dénonce vivement Mme Hanoune, les responsables locaux du FLN n'ont pas trouvé mieux que de la menacer. Mme Hanoune souligne, en effet, que “le refus de vendre son siège signifie menace dans plusieurs cas", mieux, ajoute-t-elle, les récalcitrants font carrément l'objet de passage à tabac ! Elle citera, à ce titre, l'élu du PT tabassé par des “flnistes" dans la commune de Bourouba où le prix d'un siège est fixé à 800 millions ! À l'APC de Bab-Ezzouar, révélera-t-elle, le siège de l'assemblée se négocie à 500 millions ! Aujourd'hui, Louisa Hanoune regrette que l'argent sale des nouveaux riches et de la mafia pollue toutes les institutions élues. “C'est un comportement digne de la mafia sicilienne !", s'est-elle désolée, tout en souhaitant que la justice réagisse un jour. “Logiquement la justice réagira", estime-t-elle, même si elle reste convaincue que de “profondes contradictions existent au sein de l'Etat, et que la corruption et l'argent sale polluent toutes les institutions !". Encore une fois, Mme Hanoune pointe du doigt “les centres de décisions occultes dont quelques ministres droitiers ont pour mission de casser l'Etat". De son avis, ces “forces rétrogrades, représentées par la mafia locale, protègent plutôt les convoitises étrangères". Dans la foulée, Mme Hanoune a déploré “la valse incessante des responsables des pays étrangers qui viennent en Algérie, pour exercer des pressions pour l'annulation de certaines lois souveraines à l'instar de la loi des 51/49 qui ne travaillent pas leurs intérêts". Elle a révélé que des responsables de l'UE à Alger auraient déjà affirmé cette intention lors d'une réunion avec une militante du PT. Et la participation du PT aux dernières élections législatives et locales, justifie-t-elle, a été ainsi décidée rien que pour “faire face à ces pressions et militer au sein des institutions élues pour l'immunité de l'Etat". “Nous n'avons pas participé sur la base d'illusions ; le PT reste la première force politique en termes de mobilisation", a-t-elle estimé. Ceci avant de tomber à bras raccourcis sur le MPA de Amara Benyounès qu'elle qualifie de “nébuleuse" et de “véritable ramassis". “Le PT n'as pas été fabriqué dans les laboratoires des USA (...) et les nébuleuses ne dureront pas dans le temps", lance-t-elle en se gaussant de ce parti, classé “troisième force politique". F A