“Il y a des choses que nous pouvons changer d'une façon simple en quelques jours et qui amélioreraient considérablement la vie de l'entrepreneur algérien", estime le président du Cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise. Le président du Cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise (Care) a plaidé, hier, lors d'une rencontre sous le thème “Les accords d'association : quels bénéfices possibles pour les entreprises algériennes ?", organisée à l'hôtel Hilton (Alger), pour l'accélération du processus des réformes économiques. “On nous demande de devenir compétitifs, performants, d'accepter l'ouverture, mais d'un autre côté, le processus de réformes de l'environnement des affaires ne suit pas le rythme de l'ouverture commerciale", regrette Slim Othmani, également patron de NCA Rouiba, qualifiant l'environnement des affaires de “complexe". “Nous devons accélérer le processus de réformes économiques et de climat des affaires. Quand je dis accélérer, ce n'est pas dans quelques années. C'est en quelques mois et même quelques semaines. Il y a des choses que nous pouvons changer d'une façon simple dans quelques jours et qui amélioreraient considérablement la vie de l'entrepreneur algérien", a-t-il précisé, soulignant la nécessité de “rétablir la confiance". Pour le patron de NCA Rouiba, “c'est un impératif". Le directeur du suivi des accords de libre-échange au ministère du Commerce, Saïd Djellab, affirme que l'accord d'association avec l'Union européenne “est bien structuré". Revenant sur les quatre blocs qui structurent l'arrangement, il invite les entreprises algériennes à faire “une lecture très précise des accords de libre-échange". Saïd Djellab rappelle que l'accord prévoit des dispositions pour la protection de la production nationale à travers des mesures antidumping (article 22) et compensatoires (article 23), des clauses de sauvegarde (article 24) et, enfin, des mesures exceptionnelles en faveur des industries naissantes ou de certains secteurs en cours de restructuration (article 11). L'Algérie s'est appuyée sur ces articles pour demander la révision du démantèlement tarifaire. Il convient de rappeler que le processus de démantèlement tarifaire pour les produits industriels a été mis en œuvre depuis le 1er septembre 2005 à travers trois étapes de démantèlement. Ainsi, une première liste de 2 034 lignes tarifaires a été démantelée immédiatement le 1er septembre 2005, constituée essentiellement des matières premières et d'équipements. Une deuxième liste de 1 095 lignes tarifaires, constituée de demi-produits et de certains produits finis, le démantèlement a été étalé sur 7 années avec deux années de différé pour aboutir à un taux de 0% en 2012. Enfin, le démantèlement de la troisième liste de 1 860 lignes tarifaires constituée de produits finis a été étalé sur une période de 12 ans avec 2 ans de différé pour atteindre un taux de 0% en 2017. Ce rythme de démantèlement a eu pour conséquence de consolider la part de l'UE dans le marché algérien sans pour autant aboutir à une véritable politique de partenariat qui est un des objectifs visés par cet accord. De ce fait, ce démantèlement est devenu ainsi une contrainte réelle à l'application de certaines politiques de développement de l'entreprise algérienne. Les résultats étant mitigés et très éloignés des attentes de l'Algérie, des consultations informelles pour la révision du démantèlement tarifaire des produits industriels et des concessions tarifaires agricoles ont été lancées conformément à la décision du Conseil d'association tenu à Luxembourg le 15 juin 2010. Le processus de négociations a duré plus de deux ans pour aboutir après 8 sessions de négociations, à un compromis. Le nouveau calendrier prévoit notamment un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par notre pays. La révision du calendrier de démantèlement tarifaire toucherait environ 1 058 sous-positions tarifaires. L'accord prévoit également, dans son volet agricole, un réaménagement de certains contingents préférentiels de l'Union européenne pour les produits agricoles, et produits agricoles transformés. M. Djellab estime que les entreprises algériennes peuvent tirer profit de l'accord d'association, “si l'administration est moderne et réagit vite". Il faut, également, que les entreprises s'organisent. Le responsable au ministère du Commerce annonce au passage la révision, dans un cadre régional, des règles d'origine contenues dans le protocole n°6 de l'accord d'association avec l'Union européenne. Mais pour le DG d'Algex, Mohamed Bennini, qui vient de partir à la retraite, “il y a un véritable problème de compétitivité et d'efficacité de l'administration économique". M R