Après plusieurs mois d'accalmie, les perturbations planent à nouveau sur le secteur de la santé. Les praticiens spécialistes de la santé publique reviennent à la charge en observant une journée de protestation le 18 décembre prochain. C'est ce qui ressort d'un point de presse tenu, hier, à Alger, par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSP). Outre la journée de grève, le syndicat organisera en collaboration avec l'Intersyndicale des sit-in et des rassemblements en signe de protestation sur la dégradation de leur situation et du système de la santé de manière générale. Lors de la rencontre, le président du syndicat, Ilyes Merabet, a affirmé que la grève a été décidée en tant que “dernier recours" et d'expliquer que “depuis l'arrivée du nouveau ministre, nous n'avons eu droit qu'à une seule réunion. Nous avons déposé trois écrits au ministère dont le dernier en date d'hier (avant-hier, ndlr) et nous n'avons aucune réponse". Le Dr Merabet a regretté “le mutisme de la tutelle et le fait que c'est le partenaire social qui appelle au dialogue", soulignant qu'il y a “du boulot et plusieurs sujets à débattre tels que la loi sanitaire, le régime et le statut particulier, ainsi que la situation du système de santé de manière générale". Devant ce statu quo, le syndicat a tenu le 5 décembre dernier un conseil national, qui a abouti à “un constat peu reluisant". Lors de son conseil, le syndicat a réitéré son attachement à sa plate-forme de revendications qui compte plusieurs points dont l'amendement du décret exécutif n°393/09 du 24 novembre 2009 portant statut particulier du praticien généraliste de la santé publique conformément au projet de statut négocié et ratifié en commission mixte le 15 mars 2011, l'application de l'article 19 du statut du praticien permettant l'accès automatiquement et après 10 ans de carrière au grade de praticien spécialiste, ainsi que l'installation du 3e grade, qui permette au praticien spécialiste principal d'accéder au grade de praticien en chef pour les praticiens ayant 15 ans d'ancienneté au 31 décembre 2010. Les praticiens revendiquent, également, le droit à l'accès au titre de docteur en médecine dentaire, en pharmacie pour l'ensemble des chirurgiens-dentistes et pharmaciens en exercice, l'octroi régulièrement, au profit du praticien général de santé publique de quotas de logements de fonction et la levée de toutes les situations d'entraves au libre exercice du droit syndical. Par ailleurs, le syndicat “exige" l'amélioration des conditions de travail, un dossier déjà abordé avec la tutelle. À cet effet, et pour faire aboutir les engagements pris, le SNPSP tentera une action en justice auprès du tribunal administratif. Le premier responsable du syndicat a saisi l'occasion pour rappeler les conditions “lamentables et le marasme dans lesquels se débat la santé en Algérie". “Les conditions de travail sont défavorables, la prise en charge du malade et de certaines pathologies telles que le cancer, le manque de vaccin pour les enfants et certains médicaments, l'insécurité dans les structures sanitaires font que la mission du médecin devient de plus en plus difficile", a conclu Merabet. D S