Le plus bel hommage, c'était de voir un jour la lettre écrite de ta main publiée dans un journal national et international comme tu l'avais souhaité avant de mourir. Où se trouve-t-elle ? Qui la détient ? Tu étais passé pour nous souhaiter à tous une bonne et heureuse année, un bisou plein de tendresse donné sur mon front et voilà que deux jours après, la nouvelle de ta mort me foudroya. Ainsi, le 6 janvier 1995, à 9h, ils nous ont téléphonés pour nous dire que trois balles ont transpercé le corps de Zineddine Aliou Salah dit “Zinou”, journaliste au quotidien Liberté à Khazrouna. Que lui reprochait-on ? Depuis son jeune âge, il a toujours aimé la vie et voulait faire ce qu'il a toujours souhaité : servir son pays et donner le meilleur de lui-même. Alors pourquoi enlever la vie à ceux qui rêvent d'une Algérie meilleure et qu'on voudrait mettre à genoux. Mais les hommes comme Zinou ne cèdent jamais. Zineddine était, autrefois, un grand sportif (handballeur). À cette époque, il est vrai, il ne dérangeait personne. Puis il s'est intéressé aux médias. Attiré par ce noble métier de journaliste, tu savais que tu allais faire carrière dans les médias. En revanche, tu ne savais pas que cette profession allait te coûter la vie. Entré dans le bain de la profession avec courage, tu commençais à écrire des articles dérangeants. Il est vrai que tu touchais à divers sujets autrement critiques, surtout après avoir vécu certains évènements : intimidations, harcèlements... À partir de là, tu t'es fixé pour devoir et objectif de dénoncer ce qui se tramait dans l'ombre ainsi que tous ces gens qui n'avaient aucun scrupule à utiliser les sentiments religieux et démocratiques du peuple pour servir leurs intérêts. Il est vrai aussi que ton métier ne se résumait pas à un bureau, à un ordinateur ou à un matelas pour dormir, mais pour toi il était synonyme de quête éperdue de la vérité. Nous sommes le 6 janvier 2004 et jusqu'à aujourd'hui aucune explication logique n'a été donnée à la famille Aliou Salah, ni sur l'assassinat de Zinou et ni comment ses assassins ont pu s'en tirer. Repose en paix Zinou. Nul ne peut cacher la vérité, ta lettre verra le jour et on l'a lira tout ensemble et là aucune personne ne pourra falsifier ta vérité ou oser parler à ton nom. Et là tous, proches, amis, collègues, se mettront face à une glace et une question coulera de source : avons-nous vraiment protégé la mémoire de Zineddine ? Pour cela, donnons-lui la place qu'il mérite car ni une coupe, ni une stèle ne pourront l'honorer dignement. Je tiens à remercier toutes les mamans d'avoir donné des enfants à l'image de mon fils Zinou. Achraf qui ne cessera jamais de te dire merci.