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Mustapha Berraf raconte Ali Tounsi
Les deux hommes étaient intimement liés
Publié dans Liberté le 02 - 03 - 2010

De là où tu te trouves aujourd'hui auprès de l'Eternel, je suis sûr que tu dois bien rire de tous ceux qui te prenaient pour ce que tu n'as jamais été, un sans-cœur ; ils doivent se rendre compte maintenant combien l'amitié comptait pour toi, combien tu aimais ton prochain, combien tu réprouvais les vieilles méthodes et la "hogra" de ceux qui croient qu'il n'y a qu'en Haut où on a raison.
Tu disais souvent combien tu étais affecté par le départ de tous ces jeunes qui quittaient notre cher pays sans remords et sans regarder derrière eux. Tu aurais aimé que l'on trouve des solutions aux malheurs de cette jeunesse qui n'arrivait pas à trouver le bonheur en Algérie et qui choisissait l'exil. Comment pourrais-je te décrire, toi qui aimais l'Algérie et les Algériens par-dessus tout, toi qui as eu le courage de brûler les “dossiers” sur les cadres fomentés longuement pour “griller” les compétences nationales, les intellectuels de haut niveau et tous ceux qui, à un moment ou un autre, ont refusé de marcher, toi qui as introduit au sein de la Sûreté nationale les valeurs inaliénables que sont les droits de l'homme, la sauvegarde de la nation, le devoir de servir les citoyens, de s'en rapprocher et surtout de les aimer. À ce jeune de Bachdjarrah, qui te racontait qu'il ne trouvait pas de travail parce qu'il avait séjourné un moment en prison, tu lui offris de lui assurer une formation et de le faire recruter ensuite car, comme tu le disais si bien, il avait payé sa dette vis-à-vis de la société. Quelle fut sa surprise de s'entendre dire par le grand patron de la Police qu'il était possible de refaire sa vie dans la dignité et l'honnêteté et que l'Algérie pouvait lui offrir une seconde chance. C'était cela Si Ali Tounsi, l'officier supérieur de la glorieuse ALN, mais aussi le frère, le père qui avait consacré sa vie à son pays, qui avait traversé des moments difficiles mais qui connaissait le pardon et l'humilité, qui voulait que l'Algérie se hisse au rang des grandes nations et que l'Etat de droit règne en maître. C'était son vœu le plus cher. Il est parti en martyr, lâchement assassiné par un “ami”, pour je ne sais quelle obscure raison liée à son intransigeance devant les laideurs de notre monde, à son refus de l'obscurantisme, à son honnêteté et à sa droiture. Il n'avait de cesse de faire les éloges de ses compagnons d'armes et il se disait si petit à côté d'eux, c'était son côté humble ; il aimait la peinture et ne manquait que rarement un vernissage mais il aimait par-dessus tout le sport. Oui, il aimait réellement le sport. Les résultats des Verts le rendaient tellement heureux. C'était un grand sportif et un homme de culture, mais un homme d'honneur avant tout. C'était bien ce qui comptait le plus à ses yeux je crois. Dire les choses justes même si elles sont amères. Lors du dernier entretien que nous avons eu, il avait émis le vœu de rencontrer toutes les personnes qui avaient demandé à le voir et, en particulier, les anciens responsables afin de régler tous leurs problèmes. Il ne fallait surtout pas qu'ils croient qu'il se dérobait, mais il y avait tellement de travail. Tu espérais aussi avoir un peu de temps à passer avec ta petite-fille car, tu n'étais en fait sous tes apparences de dur qu'un cœur tendre, un être sensible et affable, un ami fidèle et un bon père de famille. Tu méritais le bonheur et la quiétude. Ta vie n'aura été que sacrifices et discipline mais les jalons que tu as creusés ne pourront que participer à l'éclosion de notre grande nation. L'Algérie fera partie un jour de la liste des pays émergents ; c'est notre plus grand souhait et l'Etat de droit, que tu te plaisais si souvent à nous relater, verra bien le jour. Nous nous sommes connus alors que j'étais un appelé sous les drapeaux, jeune joueur de l'équipe d'Algérie de basket-ball et que tu étais un officier supérieur de renom et, depuis et pour toujours,“à la vie et à la mort”, comme on dit dans nos bas quartiers d'Alger, tu as été un frère pour moi et tous ceux qui t'ont connu ne t'oublieront pas. Je suis tellement fier Si Ali Tounsi d'avoir eu le privilège d'être ton ami et de compter parmi ceux que tu considérais comme des Hommes. Nous tous qui croyons en ce pays et les 170 000 hommes et femmes que tu as formés ne courberont jamais l'échine devant les inégalités et les forces du mal. Ton combat et celui de tous ceux qui aiment l'Algérie seront poursuivis et cette terre de martyrs et de valeureux guerriers ne tombera jamais aux mains des scélérats. Sois-en sûr, d'autres continueront ton œuvre mais rien ne pourra nous faire oublier ton sourire et ton regard interrogateur, ton attachement à l'ANP et à l'ALN. Tu aimais aller te recueillir sur la tombe de tes compagnons d'armes et de tes frères de l'ANP à El-Alia. Le sort a voulu que tu les rejoignes en cette journée du 26 février 2010, victime du devoir, victime de ceux qui ne croient pas au sens du devoir, victime de ta loyauté et de ta confiance envers les hommes. Ne dit-on pas que la mort est injuste ! À sa noble famille, à ses enfants, à ses petits-enfants, nous leur dirons qu'il était si fier d'eux. Nous leurs demanderons de garder la tête bien haute et le regard bien droit car il continuera à vivre dans les cœurs et dans l'âme de tous ceux qui aiment l'Algérie. Son passé est désormais inscrit en lettres d'or dans l'histoire de notre cher pays et il ne nous reste qu'à prier Dieu le Tout-Puissant pour lui. Ta générosité aura eu raison de toi et les balles assassines de la perfidie ont mis un terme à une vie de sacrifices, d'abnégation et de courage. C'est par la confiance que l'on a eu raison de ton professionnalisme et de ton enthousiasme, sinon comment peut-on imaginer qu'un homme de ta dimension puisse avoir une mort aussi affreuse. De Si Abdelaziz, tu disais qu'il fallait avoir confiance et que de toutes façons, il saurait toujours comment sortir l'Algérie de toutes les impasses de ce bas-monde car il avait le talent et l'expérience, car il avait l'amour du peuple et la vision des grands chefs. De tes collègues de la sécurité, tu étais fier car tu disais qu'ils étaient des hommes intelligents, intègres et des intellectuels de haute facture, des hommes d'honneur qui aimaient l'Algérie et qui la défendraient jusqu'au bout, qu'ils étaient loin de tous les clivages et au-dessus de toutes les manigances de la surenchère politique. De cette prestigieuse institution que tu commandais, tu aimais à dire qu'ils étaient tes enfants et tu voulais qu'ils soient respectés à la hauteur et à la dimension de cette magnifique nation qu'ils devaient servir sans retenue. La Police nationale ne devait compter pour toi dans ses rangs que des hommes et des femmes exemplaires et si, parfois, tu étais trop sévère, ce n'était que par souci d'améliorer et de parvenir à la perfection. Ne disais-tu pas que la plus belle des œuvres dans une vie était de former des hommes avec un grand H ? C'est ce que tu fis avec croyance et abnégation. La reconnaissance des Algériens est là, présente par des youyous et des Allah ou Akbar, des larmes et des commentaires élogieux. Tu aurais tellement voulu voir cela ! À ta noble famille, à tes enfants, à tes petits-enfants, nous leur dirons qu'il était fier de vous, que vous étiez son plus grand bonheur. Nous leur demandons de garder la tête bien haute et le regard bien droit car il continuera à vivre dans les cœurs et dans l'âme de tous ceux qui aiment l'Algérie. Son passé est désormais inscrit en lettres d'or dans l'histoire de notre cher pays et il nous reste qu'à prier Dieu le Tout-Puissant pour lui. À Dieu nous appartenons et à Dieu nous retournons.

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