Nouredine Boukhatem s'est prévalu du soutien de Belkhadem par un document officiel le désignant comme candidat officiel du parti. Dimanche après-midi, deux lieux hautement symboliques du pouvoir administratif à Oran, le siège de l'APW et l'hôtel de ville, ont été le théâtre de scènes et d'échanges houleux entre élus de différents partis s'expliquant dans un langage plutôt rude. Et pour cause, il s'agissait de voter pour la désignation du P/APW et du P/APC d'Oran, en présence du wali, intervenant pour rappeler la loi à des élus qui n'en démordaient pas. Pour l'APC, alors que depuis plusieurs jours l'on évoquait au sein du FLN, avec en tête de liste un ancien maire, Nouredine Boukhatem, en son temps écarté du poste de P/APC, les sourdes batailles opposant les colistiers se sont révélées au grand jour. Des ambitions internes au FLN, fort de ses 14 sièges obtenus, qui ont perturbé le vote, puisque ce ne sont pas moins de trois candidats issus de cette même liste FLN qui ont voulu briguer le poste. Après moult débats, Nouredine Boukhatem s'est prévalu du soutien de Belkhadem par un document officiel le désignant comme candidat officiel du parti. Son colistier Tayeb Hassan, étrangement et contre toute attente, exhibera “une procuration" lui attribuant les voix du MPA, ce parti ayant obtenu six sièges pour postuler au poste de P/APC. Cela jettera la consternation parmi les nouveaux élus de Amara Benyounès. En même temps, le second sur la liste FLN, qui doit dans les mois à venir faire face à des affaires en justice, estimera que l'intervention de Belkhadem en faveur de l'un d'entre eux n'était pas démocratique, obligeant le représentant de la wilaya à rappeler que c'étaient là des considérations internes à leur parti, n'ayant pas leur place dans le vote pour le P/APC. Un imbroglio indescriptible s'ensuivra pendant des heures et montrera au final les ambitions personnelles des uns et des autres et, surtout, le peu de connaissance de la loi dont ont fait preuve les élus pour ces opérations de vote à bulletins secrets. Et c'est très tard, après avoir neutralisé ses camarades opposants, que le FLN s'adjugera le poste de P/APC à une très large majorité, soit 30 voix contre 11 pour le représentant du PT, ce qui signifie que des voix d'autres partis se sont bien reportées sur le candidat FLN. Si à la mairie ce fut une opposition et une fronde entre FLNistes, en revanche, à l'APW, l'on assistera cette fois à un front de tous les autres partis contre le candidat FLN. Là aussi, grande confusion et bagarre, puisque selon la loi seul le candidat FLN pouvait briguer le poste de P/APW, car son parti avait atteint 35%. Ce qui ne fut pas du goût de tous les autres partis comme le RND (14 sièges), le PT (9 sièges), le MJD (8 sièges). Le vote sera marqué par un boycott amenant un deuxième tour, faute de quorum. Et ce n'est qu'en début de soirée que le deuxième tour concrétisera ce front anti-FLN portant à la tête de l'APW le candidat RND Abdelhak Kazi-Tani, ancien chargé de communication d'aval Sonatrach et actuel directeur du CCO. Ainsi, et depuis fort longtemps, la présidence de l'APW d'Oran échappe au FLN, même si ce dernier conserve la mairie, c'est un revers certain. Il n'y avait qu'à constater la réaction des députés et sénateurs du FLN pour en mesurer la signification au niveau local. Dans tout cela, les rumeurs de marchandages financiers autour des voix ont été occultées par des élus, sans pour autant convaincre la rue oranaise totalement étrangère à ces sourdes batailles de pouvoir et de postes qui creusent le fossé entre citoyens et les affaires de la cité. D. L