Réagissant aux derniers développements au Mali, où Diango Sissoko a remplacé le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, démissionnaire sous la pression de militaires, la communauté internationale a appelé à l'établissement d'un dialogue politique à large participation et sans exclusive au Mali, en vue de rétablir l'ordre constitutionnel et l'unité nationale. M. Diarra a été remplacé par le médiateur de la République Diango Sissoko, après avoir été forcé de démissionner par des militaires sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier, et un des opposants à l'intervention militaire étrangère au Mali. Fraîchement nommé, Diango Sissoko a d'emblée fixé ses objectifs pour la période de transition, déclarant vouloir former “un gouvernement d'union nationale", définissant comme priorité “la récupération du Nord et l'organisation des élections". “J'ai envie de dire aux Maliens qu'ils doivent se rassembler, parce que c'est uni que le peuple affronte les difficultés", a-t-il insisté. Ces derniers développements survenus au Mali ont suscité une inquiétude croissante quant à l'avenir de ce pays, plongé dans une crise institutionnelle grave depuis le coup d'Etat du printemps dernier, et dont le Nord est occupé par des groupes armés. Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a condamné l'arrestation par des militaires de Cheikh Modibo Diarra, a souligné que cet acte est “contraire aux appels répétés lancés dans les résolutions 2056 (2012) et 2071 (2012) auxdites forces armées pour qu'elles cessent de perturber les activités des autorités de transition". Les membres du Conseil ont appelé les autorités de transition maliennes à achever “rapidement" l'établissement d'“un plan de route pour la transition, en tenant un dialogue politique à large participation et sans exclusive, visant à rétablir l'ordre constitutionnel et l'unité nationale, notamment par la tenue, dès que possible, d'élections pacifiques, ouvertes à tous et crédibles". Les agissements de militaires au Mali ont été également condamnés par la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a rappelé “l'exigence de la subordination totale de l'armée et des forces de sécurité au pouvoir civil". Mme Dlamini-Zuma a souligné la “détermination de l'UA à veiller au respect scrupuleux de la légalité constitutionnelle" au Mali. De son côté, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), par la voie du président de sa commission, Désiré Kadré Ouédraogo, a insisté sur le fait que “toute autorité découle du président (malien) par intérim Dioncounda Traoré", qui est la “seule autorité légitime reconnue comme telle par la Cédéao, par l'Union africaine et par toute la communauté internationale". Il a appelé à la mise en place d'un gouvernement “représentatif et inclusif" qui devra “poursuivre l'œuvre de sortie de crise et rassembler les Maliens autour de l'essentiel : la restauration de l'intégrité territoriale et de l'unité du pays, le démantèlement des réseaux terroristes qui occupent le Nord et l'organisation d'élections transparentes, justes et inclusives à la fin de la période de transition". Pour leur part, les Etats-Unis ont réitéré “la demande de la communauté internationale pour mettre fin à l'ingérence de cette junte dans les affaires politiques du Mali". La porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, a estimé que les derniers événements au Mali, “sont un rappel clair de la nécessité de tenir des élections pour rétablir un gouvernement démocratiquement élu en avril 2013 ou dès que cela soit techniquement possible". “Les Etats-Unis soulignent l'importance du respect de l'Etat du droit et de la garantie de la sécurité personnelle de tous les acteurs politiques et des membres du gouvernement du Mali", a-t-elle ajouté. M.T/Agences