Les Etats-Unis se sont opposés au projet de résolution déposé par la France à l'ONU pour autoriser l'envoi d'une force militaire africaine de plus de 3000 hommes au Mali, malgré les appels répétés du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les Etats-Unis ont jugé le concept français «non viable» et ont fait une contre-proposition en début de semaine au Conseil de sécurité, ont rapporté hier des médias. La France a proposé une seule et même mission gérant à la fois le processus de réconciliation politique nationale avec les Touaregs et la mise en place d'une force d'intervention militaire contre les groupes islamistes au nord avec une possible intervention à l'automne 2013. Ce seraient les Maliens eux-mêmes, une fois formés, qui interviendraient au Nord. Les Etats-Unis souhaitent dissocier les deux missions. Ils sont d'accord pour une mission onusienne en charge de la réconciliation politique, mais veulent repousser à plus tard l'autorisation d'une opération militaire au Nord. Ils préfèrent deux missions onusiennes sur le sol malien : une politique et une chargée uniquement d'entraînement militaire pour le moment. Selon un diplomate new-yorkais, l'ambassadrice américaine estime incapables la Cédéao et une armée malienne partiellement reconstruite de venir à bout des islamistes au Nord.
Le médiateur de la République Diango Sissoko nouveau Premier ministre Par ailleurs, le président malien par intérim a nommé hier le médiateur de la République Diango (bien Diango) Sissoko Premier ministre, selon un décret lu par la télévision publique malienne ORTM. M. Sissoko, âgé de 62 ans, était médiateur de la République depuis mai 2011. Docteur d'Etat en droit, il a notamment été secrétaire général à la présidence de la République sous le régime de Moussa Traoré, un militaire qui a été renversé en 1991 après plus de 22 ans de pouvoir. Cependant, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné, mardi soir, l'arrestation par des membres des forces armées maliennes du Premier ministre du Mali, cheikh Modibo Diarra, qui a entraîné sa démission et la dissolution du gouvernement malien. Le Conseil de sécurité a souligné, dans un communiqué, que «cet événement est contraire aux appels répétés lancés dans les résolutions 2056 (2012) et 2071 (2012) aux dites forces armées pour qu'elles cessent de perturber les activités des autorités de transition maliennes». Des sanctions ciblées à «l'encontre de ceux qui empêchent le rétablissement de l'ordre constitutionnel et dont les agissements compromettent la stabilité du pays», ne sont pas écartées.