Cette première a été marquée par l'installation de ce groupe d'étude. La journée d'aujourd'hui verra la création de l'Association Frantz-Fanon. En outre, un colloque dédié à la pensée de Fanon sera organisé en avril 2013. Depuis hier matin se déroule la “Rencontre Frantz Fanon" à la Bibliothèque nationale d'Algérie. Cette initiative a été organisée par le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH), sous la tutelle du ministère de la Culture, à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Frantz Fanon (6 décembre 1961). Plusieurs professeurs, sociologues, anthropologues et psychanalystes ont participé à cet événement qui s'achève cet après-midi à 17h. Les échanges, débats et conférence se sont articulés autour de la pensée de Fanon, comme ses analyses portant sur différentes formes de “domination fondée sur l'usage direct ou indirect de la violence, à savoir le racisme, le colonialisme et aussi ce que l'on pourrait appeler la domination psychiatrique". Les conférenciers se sont également penchés sur de nombreux questionnements, notamment “Qu'en a-t-il été de l'évolution de ce continent durant ce demi-siècle écoulé?", “les mises en garde de Fanon peuvent-elles encore éclairer les combats d'aujourd'hui ?", etc. Dans sa conférence intitulée “Sortir du labyrinthe, soigner l'histoire ; penser avec Fanon les défis du présent", le psychiatre-anthropologue italien et créateur du centre Fanon, Roberto Beneduce, a estimé que “Fanon avait anticipé les choses d'aujourd'hui. Il a toujours été du côté des personnes qui souffrent". Et d'ajouter : “Il a bien compris la violence rationnelle. Nous sommes obligés d'ouvrir les yeux sur la médecine scientifique pour éradiquer les problèmes du post-colonialisme. Il faut accompagner Fanon dans sa pensée." à propos de l'émigration des Africains vers les pays développés, l'anthropologue a indiqué, en citant pour exemple l'ouvrage “Peau noire, masques blancs", que “le racisme continue à tuer. L'émigration est une nouvelle colonie. Ces gens vivent une violence les empêchant d'avancer". Les pays colonisés (Palestine) connaissent jusqu'à aujourd'hui une certaine douleur et violence omniprésente à travers leur culture, politique et société. Roberto Beneduce revient sur la situation psychosociale en soulignant qu'“il y a un rapport entre l'individu et la situation sociale. Fanon nous permet d'éviter ces pièges. La culture et le milieu social est une souffrance subjective qui se mélange à la souffrance sociale". La première journée s'est clôturée avec l'installation du groupe d'études et de recherches fanoniennes. “Le groupe sera constitué comme un laboratoire qui sera affilié au CNRPAH", a annoncé Slimane Hachi, directeur du CNRPAH. Quant à la deuxième journée, elle devrait s'articuler autour de “Frantz Fanon, entre praxis révolutionnaire et humanisme universel" et “Frantz Fanon vu du nord de l'Europe et son importance aujourd'hui". Entre autres, son fils, Olivier Fanon, présidera la séance de clôture qui donnera naissance à l'association Frantz-Fanon. Ce colloque “Rencontre Frantz Fanon" a permis de relever plusieurs points importants dans les analyses de Frantz Fanon, notamment portant sur les fléaux prédominants comme la violence et le racisme de notre époque dans le continent africain. Cette rencontre signe un nouveau départ pour les médecins algériens. “Ces rencontres sont bénéfiques pour l'approche et l'étude de Fanon. Pour la première fois, les psychanalystes peuvent parler de lui", a soutenu Abdelhak Benouniche. Autre nouvelle annoncée par le directeur du CNRPAH, en avril 2013 “se tiendra un colloque international sur Frantz Fanon et l'actualité africaine". H M