“Dès le départ, cet échec est celui d'un système. Aujourd'hui, il est celui d'un chef d'Etat dont l'incompétence économique est manifeste et qui en est réduit à gérer la dépense publique", a indiqué M. Belabbas à l'ouverture des travaux du conseil national du RCD. Au moment où se font entendre quelques voix appelant l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia à briguer un 4e mandat, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), lui, appelle à la destitution du chef de l'Etat pour incapacité physique à honorer ses charges présidentielles. “Son état de santé, qui n'est pas pour l'excuser, le rend incapable de gouverner et sa destitution, en vertu de l'article 88 de la Constitution, est une urgence si on veut freiner la précipitation et l'aggravation de la crise institutionnelle et politique", a affirmé Mohcine Belabbas, hier, à l'ouverture du conseil de son parti, tenu à Alger. “Le dernier signe de son incapacité à faire face au minimum d'obligations protocolaires se révèle dans le retard (bientôt quatre mois) qui continue de s'accumuler pour l'ouverture de l'année judiciaire", a-t-il expliqué. Autre pièce à charge retenue par le président du RCD contre Bouteflika : sa mauvaise gestion du pays. “Depuis cinquante ans, nous ne parlons que de faillite de l'école, de chômage de masse, de perte de repères, d'absence de confiance dans les institutions, de malvie, de détournements et de corruption, de la double dépendance des hydrocarbures et de l'importation... Dès le départ, cet échec est celui d'un système. Aujourd'hui, il est celui d'un chef d'Etat dont l'incompétence économique est manifeste et qui en est réduit à gérer la dépense publique", a-t-il souligné. En plus du locataire d'El-Mouradia, la “police politique" est aussi dans le viseur du RCD qui ne demande rien moins que sa dissolution pure et simple. “La dissolution de la police politique est nécessaire, urgente, vitale et inéluctable", a assuré M. Belabbas, allusion au DRS. “C'est par son entremise que le régime se maintient à travers un système de surveillance et de contrôle sur les partis politiques, la société civile et plus globalement de toute la population", a-t-il expliqué. Outre la restitution du sigle FLN au peuple algérien, le RCD exige le limogeage de certains ministres du gouvernement Sellal qui sont cités dans des affaires de corruption. “La lutte contre la corruption, fléau national, restera un slogan vide tant que les ministres impliqués et, pour certains cités dans des scandales politico-financiers, ne sont pas renvoyés du gouvernement. C'est leur présence dans l'Exécutif qui a encouragé la candidature de plusieurs personnages corrompus aux élections locales", s'est exclamé M. Belabbas. Revenant sur les dernières élections locales, le président du RCD s'est félicité de “la ferveur militante intense" suscitée par la campagne menée par son parti, laissant espérer, estime M. Belabbas, “une réconciliation du citoyen avec le combat politique". “Comparativement au scrutin de mai dernier, cette mobilisation s'est vérifiée à travers le taux de participation important enregistré notamment dans les wilayas où nous avons été présents", a-t-il souligné, citant Tizi Ouzou et Béjaïa qui ont vu leur taux de participation boosté par l'implication du RCD, passer presque du simple au double. Et grâce à son “immense capital moral et politique", le RCD, estime son président, a réussi à se mettre en “pole position de l'opposition démocratique". “Nous sommes dans une conjoncture interne et externe qui porte notre projet, nous avons le potentiel, nous venons de le démontrer, nous avons la détermination, il nous reste à adapter nos moyens et notre organisation à cette belle et noble tâche", a-t-assuré. A C