Dans la société occidentale et plus généralement dans le milieu chrétien, le couvent a été institutionnalisé comme ordre religieux et lieu d'exercice de la foi. Il a été plutôt réservé aux jeunes filles pour assurer leur formation spirituelle et l'apprentissage des bonnes mœurs. Dans le couvent, elles portent toutes obligatoirement un accoutrement mystique. Mais au fil de l'histoire le couvent a muté en un sinistre lieu de punition infligée aux femmes pour moult raisons à l'exemple de la désobéissance aux parents, au refus de convoler en noces imposées, lieu de la vengeance comme ce fut le cas au XIIe siècle de Joséphine de la Croix accusée du crime sur sa mère qu'elle n'aurait pourtant pas commis, du choix macabre d'être soit pendue pour adultère ou accepter de rentrer toute soumise dans un couvent avec restriction de toutes les libertés. Bien des ouvrages historiques, la presse et le cinéma en témoignent. On a vu comment cette forme d'embrigadement ou même d'enfermement carcéral qui ne dit pas son nom à eu de graves conséquences sur la santé mentale des occupantes malgré elles. Dans son ouvrage intitulé : “La mélancolie comme lieu de l'enfer", Isabelle Raciolo montre combien l'isolement c'est l'abîme dont on ne sort jamais indemne. Ainsi en a été du cas très connu par ailleurs qui s'est produit en 1959 au couvent de Saint-Francis en France. Une jeune fille y était internée. Prise alors d'une crise elle va mitrailler des pensionnaires qu'elle avait surpris en pleine séance de prière. Mais il y a encore aujourd'hui d'autres formes de punitions infligées aux femmes sous le couvert d'une religion et qui n'ont rien à envier au couvent sinon partager l'affreux isolement où les femmes sont réduites en un objet animé au gré des fantasmes de l'homme. N'est-ce pas que la burka, entre autres accoutrements imposés, est aussi un couvent mobile ? Refuser et s'opposer à l'instruction des filles est aussi une autre entrave diabolique qui empêche leur développement et leur évolution pour encore mieux les dominer et les posséder. Le couvent et la burka continuent malheureusement à vaciller entre conviction religieuses et punition. D'autre part, la seule évocation de la ceinture de chasteté, cette autre horrible prouesse occidentale d'époque infligée aux femmes donne le vertige. Tous ces actes sont des plus haïssables et sauvagement appliqués encore à la femme en ces temps où la science et la technologie font des merveilles pendant que la recherche reste constamment dynamique. A. A. [email protected]