À l'instar des années précédentes, la 11e assemblée générale des promoteurs immobiliers affiliés au Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) qui s'est tenue, hier à l'hôtel El-Aurassi, a connu des moments houleux. Des adhérents de cet organisme n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour décrier les effets néfastes de la bureaucratie sur leur activité et dont ils font l'objet. “Un mal, disent-ils majoritairement, imposé par une administration avec laquelle ils n'ont pas fini d'en découdre". Connue pour son franc-parler, Houria Bouhired, architecte et chef d'entreprise, ouvre le bal des reproches en fustigeant un système carrément dépassé et ne faisant qu'entraver la bonne marche de l'activité de promoteur immobilier. Elle sera suivie de plusieurs autres interventions tirant à boulets rouges sur ce mal qui ronge le pays. Certains iront jusqu'à qualifier d'anciens responsables du secteur d'avoir “planifié le sabotage de l'activité". Un des cas qui se veut édifiant est celui de ce promoteur de l'est du pays qui bute depuis 2008 sur une administration “obstinée". Malmené de toutes parts, ce dernier, qui ne désarme pourtant pas, s'en remet à la tutelle pour pouvoir continuer son projet suspendu depuis quatre ans. “Malgré toute notre volonté, on nous traite d'incapables", conclut-il dépité. Mais si ce fléau, qui n'est d'ailleurs pas propre à cette activité, existe bel et bien, il n'en demeure pas moins que certains promoteurs sont de loin mal informés sur la réglementation. Mouloud Dahel, désormais ex-DG du Fonds de garantie nommé récemment à la tête de l'Enpi, qui a présenté le rapport de gestion 2011, a eu à intervenir à maintes reprises pour corriger ceux qui confondent les choses si ce n'est tout ignorer. C'est ce qu'a fini par reconnaître l'un d'eux en criant : “Nous sommes des hors-la-loi." D'autres ont préconisé de débloquer un fonds pour assurer une formation juridique au profit des promoteurs immobiliers. Les intervenants ont, dans l'ensemble, soulevé un problème de fond, à savoir celui de leur participation conséquemment à la réalisation du programme lancé par l'Etat se chiffrant en millions de logements. Un autre point délicat quand on sait que les chiffres pondus dans ce volet ne sont guère reluisants : sur 34 000 entreprises recensées à travers le pays, seulement 10% sont plus ou moins aptes à prendre en charge des petits projets d'habitat. Réellement, peu d'entreprises ont le gabarit solide pour assurer des projets importants. C'est du moins l'aveu de l'ancien ministre de l'Habitat. C'est là une autre réalité qui oblige l'Etat à aller voir de l'autre côté de la Méditerranée. Dans le bilan d'activité du FGCMPI relatif à 2011, on retiendra que de nouvelles adhésions ont eu lieu. Les demandes de garantie couvrent 2 664 logements pour un montant de plus d'un milliard de dinars avec une remarque montrant une nette régression du LSP et du promotionnel libre. À noter que l'AG du Fonds de garantie a été ouverte par le SG du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, Ali Boularès, représentant du ministre Abdelmadjid Tebboune qui n'a pu assister à cette rencontre pour des “raisons majeures", a-t-on appris. Le SG n'a fait aucune déclaration à la presse, sans doute en raison de la tenue du Conseil des ministres d'aujourd'hui. Mais il a toutefois tenu à rassurer les promoteurs que leurs doléances et préoccupations seront prises en charge par la tutelle pour une contribution dans les grands programmes d'habitat. A F