Après la visite du Premier ministre tunisien à Alger, situation sécuritaire délétère oblige, c'était au tour du ministre algérien de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, de se rendre à Tunis pour une visite de deux jours. Ce dernier a été reçu par le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, au Palais du gouvernement, à La Casbah. “L'entretien, qui s'est déroulé avec mon homologue, Ali Laârayedh, a porté sur la coordination de l'action sécuritaire, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic et l'émigration clandestine, outre l'échange d'expertise entre les deux pays", a déclaré M. Ould Kablia, à l'issue de la rencontre. Les deux parties ont, également, examiné les moyens permettant de faciliter le travail douanier dans les zones de transit ainsi que la protection des frontières, a-t-il ajouté. Il a été, aussi, question de créer des patrouilles communes et de renforcer la coopération dans le domaine de la Protection civile pour lutter contre les catastrophes naturelles et les inondations. M. Ould Kablia a également fait savoir que les gouverneurs des régions frontalières des deux pays se sont réunis pour mettre en place “un plan d'action visant le développement de ces régions, outre la promotion des services consulaires comme la libre circulation des personnes et le droit de propriété et de séjour". Interrogé sur la situation qui prévaut au Mali, le ministre tunisien a souligné la convergence des vues entre la Tunisie et l'Algérie qui rejettent toute intervention militaire dans ce pays, estimant que la question nécessite, essentiellement, une décision politique. M. Ould Kablia a, quant à lui, qualifié les points débattus de “sensibles et très importants", précisant qu'il s'agit du volet sécuritaire à la lumière des développements survenus en Tunisie. Le phénomène du terrorisme et le crime organisé ont également été au cœur des débats entre les deux parties, a-t-il encore dit. Bien qu'on le sache, le ministre algérien a assuré que la coopération sécuritaire entre les deux pays évolue de manière sûre dans toutes les spécialités et entre les différents services de sécurité algériens et tunisiens, tant au niveau de l'armée, de la gendarmerie, des gardes-frontières ou de la Sûreté nationale. M. Ould Kablia a souligné “la totale disposition de l'Algérie à accueillir toute personne désirant bénéficier d'une formation complémentaire dans les spécialités non dispensées en Tunisie". Il est, toutefois, à noter que la valse des ministres ces derniers temps intervient à un moment où plusieurs localités de Tunisie ont connu des troubles sécuritaires avec le démantèlement récent de deux groupes terroristes du réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'arrestation de criminels et terroristes, sans oublier des affrontements entre les forces de l'ordre et les groupes armés dans plusieurs régions du pays et la découverte d'armes, de munitions de guerre et d'explosifs. La visite du ministre de l'Intérieur intervient également après celle effectuée par le Chef du gouvernement tunisien Hamadi Jebali en Algérie, lors de laquelle l'accent a été mis sur le renforcement de la coopération et la coordination en matière de sécurité entre les deux pays en sus du développement des zones frontalières. I. O.