La population attend une vraie prise en charge du problème, le danger persiste toujours et l'angoisse d'une nouvelle catastrophe taraude les esprits. La coulée de boue qui menace le chef-lieu de la commune d'Illiltène, 70 km au sud de Tizi Ouzou et des habitations du village Aït Aïssa Ouyahia, relevant de la même agglomération, est depuis le début de la saison hivernale en proie à une autre coulée qui risque de causer l'irréparable. En effet, avec les nouvelles pluies, d'énormes quantités de limon qui se sont entassés sur les hauteurs depuis le premier glissement survenu en mai dernier, dévalent encore progressivement vers le chef-lieu communal. Selon le maire d'Illiltène, M. Azzoug, fraîchement réélu à la tête de l'APC, “nous sommes complètement dans la boue et aucune étude sérieuse du phénomène n'a été réalisée par les autorités concernées et aucun rapport concret n'est encore établi. Les travaux lancés depuis l'apparition du phénomène, il y a huit mois, piétinent à cause des lenteurs administratives. Cela, au moment même où une importante quantité de limon, de roches et de troncs d'arbres, suspendus sur les hauteurs, risquent à tout moment de dévaler depuis la montagne, mettant en danger les habitants et pourrait même engloutir tout le chef-lieu communal". C'est là un énième cri de détresse lancé par une population désemparée. Selon notre interlocuteur, “la population attend une assurance et une prise en charge rationnelle du problème. Le danger est présent et l'angoisse d'une nouvelle catastrophe est dans tous les esprits. Il ne faut pas oublier que des centaines de terrains agricoles, des milliers d'arbres fruitiers, des sources d'eau ont été complètement emportées par la boue en mai dernier et des centaines d'habitations demeurent encore menacées. Nous avons demandé dans l'immédiat le remplacement par un autre pont mobile, du pont situé sur la CW253, au village Aït Aïssa Ouyahia, qui relie Tizi Ouzou à Béjaïa. Ce dernier est à chaque fois fermé par la gadoue, car très exigu pour contenir la coulée, mais notre demande est restée vaine". De son côté, le comité de village d'Aït Aïssa Ouyahia, dont plusieurs habitations sont menacées par le glissement, a saisi par écrit les autorités de wilaya et même la présidence de la République. Selon ces habitants, “la réapparition de ce phénomène en ce début de l'hiver et dans une région connue pour sa pluviométrie et ses chutes de neige importantes, inquiète énormément la population locale". Ils espèrent ne pas revivre le scenario de mai dernier, lorsqu'ils furent contraints par la force de la nature à quitter leur domicile en catastrophe, laissant toutes leurs affaires derrière eux. En mai dernier, l'amélioration du climat dans les jours qui ont suivi le glissement avait minimisé les dégâts et avait stoppé l'écoulement de ce mélange boueux qui a duré une dizaine de jours, ce qui n'est pas le cas actuellement, puisque les nouvelles coulées ont été observées dès les premières pluies. K T