Pour des chamaillades familiales, les enfants deviennent sujet à représailles, allant jusqu'à la mort. Les Algérois, et plus particulièrement les habitants de Zéralda et de Mehalma, n'ont pas encore consommé le deuil après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Chaïma, qu'un autre drame vient de se produire sur les hauteurs d'Alger, plus exactement à haouch Kaci, relevant de la localité de Draria. Il s'agit d'une fille dénommée Soundous. Tout a commencé mercredi, vers 12h, quand un parent de Soundous, se présente à la brigade de la Gendarmerie nationale de Draria pour signaler l'enlèvement de cette petite fille, âgée seulement de 6 ans. Immédiatement, le groupement de la GN d'Alger mobilise un escadron d'intervention, appuyé par une unité spéciale des SSI (Section de sécurité et d'intervention) et toutes les unités relevant de la compagnie de Douéra et de Draria. Des barrages de contrôle, des fouilles, des identifications et de la surveillance de proximité sont opérés, allant de l'axe de Draria jusqu'aux abords de l'autoroute Est-Ouest et du périphérique du Sud algérois. Les investigations n'ont rien donné le jour même, mais les gendarmes ont maintenu le dispositif, y compris devant haouch Kaci et la localité de Draria. Jeudi après-midi, un autre parent informe les enquêteurs que le cadavre de la petite Soundous venait d'être retrouvé à l'intérieur du domicile d'une parente. Finalement, il n'y a eu ni enlèvement ni séquestration, encore moins de scénario auquel les services de sécurité s'attendaient le plus, au même titre que la population choquée par ce drame qui intervient, par ailleurs, une semaine après l'assassinat de la petite Chaïma, âgée de 8 ans, dans la localité de Mehalma (Zéralda – Alger). Contacté par nos soins, le lieutenant-colonel, Abdelhamid Keroud, confirme qu'il s'agit d'un meurtre commis à l'intérieur d'un domicile. La petite Soundous a été retrouvée morte à l'intérieur d'une armoire, assassinée et enveloppée dans un sac en plastique. L'auteur du meurtre n'est autre qu'une femme, une parente âgée de 30 ans. Arrêtée et transférée à la brigade de la GN de Draria, la mise en cause fait actuellement l'objet d'une profonde exploitation par des enquêteurs, mais aussi par des experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie, spécialisés dans la scène du crime, la médecine mentale et la médecine légale. Hier, vers 12h, la dame en question a pleinement assumé son acte et a avoué aux enquêteurs qu'elle était dans toutes ses capacités mentales, indique encore notre source. Quant à la victime, elle a été transférée à la morgue de l'hôpital de Béni-Messous. Selon notre source, elle fera l'objet, aujourd'hui, d'une autopsie pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. Sujet sensible à bien des égards, le kidnapping des enfants en Algérie inquiète toute la société. Selon le constat établi par les enquêteurs, les ravisseurs s'acharnent sur les enfants, proie facile, pour régler des querelles familiales en simulant, après leur forfait, des kidnappings. Raison pour laquelle les experts en médecine mentale s'attellent à étudier, au cas par cas, les profils d'une nouvelle catégorie de ravisseurs qui émergent à la faveur d'une criminalité ascendante dans notre société. Mais au point de tuer un enfant pour une poignée de dinars ou une parcelle de terrain, ou encore pour un malentendu de voisinage, cela relève de la pure schizophrénie. En tout cas, les services de sécurité sont appelés à faire face à ce nouveau phénomène de la criminalité qui touche gravement à la dégradation du peu de valeurs sociales qui restent dans le pays. F B
