L'assassinat de Chaïma, dans des conditions extrêmement dramatiques, à Mahelma, suivie du meurtre de Soundous à haouch Kaci, à Draria, interpellent les consciences et appellent à une mobilisation citoyenne. De la dépravation au dépérissement sociétal, on assiste, impuissants, à des règlements de compte et aux vendettas d'un autre âge. Le cas de Béni-Messous, en 2009, comme celui de Kouba au début des années 2000 sont similaires à ceux de Mahelma et de Draria qui viennent de se produire. Les enfants payent pour des malentendus familiaux. Ils le payent de leur vie, d'autant que les meurtriers ne quittent jamais les lieux du crime ! Et pour cause, la plupart des cas isolés, comme démontré par les enquêteurs, ne sont pas liés aux réseaux du crime organisé et au terrorisme, où les kidnappeurs réclament des rançons pour libérer l'otage. Ces nouveaux cas sont perpétrés par des membres de la famille, ou encore des proches de la famille, de la victime. La dégradation sociale, aggravée par la baisse de la qualité de la vie, la jalousie, l'acharnement psychologique sur les enfants, le harcèlement et la menace accompagnent souvent ces semblants d'enlèvements, suivis d'assassinat. Les auteurs sont vite identifiés, d'autres se rendent en moins de 48 heures, alors que d'autres encore demeurent recherchés. À qui faire confiance dans ce climat de confusion ? Aux beaux-parents, aux cousins, aux voisins, aux amis, aux connaissances du monde extérieur ou encore à son entourage professionnel ? Pis, qui protégera les enfants des vendettas et de la déchéance ? Mieux, faudra-t-il mettre un policier derrière chaque enfant pour qu'il vive librement et surtout dans la quiétude et la sérénité son enfance ? Si la drogue et les agressions ont longtemps gangrené nos douars, villages, quartiers et cités, ces crimes viennent bouleverser toute la carte criminelle, à tel point où la médecine mentale s'en mêle pour tenter de comprendre ces nouveaux comportements. De la déperdition scolaire, des divorces, des chantages sentimentaux, de la pédophilie, des enlèvements, des représailles ou encore de la violence et des recrues dans le crime organisé et la contrebande, les enfants semblent s'embourber dans une sorte de cycle de violence jamais connu auparavant. Et quand l'incivisme, la non-dénonciation et la complicité aggravent la situation. Face à un tel phénomène, le châtiment doit être exemplaire. F. B.