L'affaire des armes achetées par un homme d'affaires et mise à nu par un journaliste sur le site d'un journal en ligne, a pris d'autres rebondissements vendredi. L'affaire des armes achetés par un homme d'affaires et mise à nu par un journaliste sur le site d'un journal en ligne, a pris d'autres rebondissements vendredi. Une affaire dont bon nombre de Tunisiens parlent et craignent le pire. Sur les ondes d'une radio des plus écoutées, Shems FM, l'homme d'affaires Chafik Jarraya a, à son tour, lâché une “bombe" le vendredi en annonçant qu'un gang criminel projetait de l'assassiner, et cible également des personnalités du monde des médias, des affaires, de la politique et de l'activisme. C'est quasiment le même scénario qu'a vécu l'Algérie dans les années noires. Sans donner plus de détails sur sa source, Chafik Jarraya a précisé tout de même que la bande avait choisi pour cibles une quarantaine de personnes, dont Moez Ben Gharbia, Sofiane Ben Hmida, Chokri Belaïd, Samir Taïeb et Soumaya Ghannouchi, fille de Rached Ghannouchi, président du Mouvement Ennahda. M. Jarraya nomme ouvertement l'homme d'affaires Fathi Dammak, sous contrôle judiciaire avec ses deux fils suite à cette affaire, et qui serait la tête pensante du gang. Ce dernier, selon Jarraya, en voulait à Soumaya Ghannouchi car celle-ci aurait été à l'origine de l'importation des moutons roumains pour l'Aïd El-Adha cette année. La bande voulait l'éliminer avant qu'elle ne devienne “un nouvel exemplaire des Trabelsi", a-t-il déclaré. L'homme d'affaires dit s'appuyer sur des séquences vidéo dont la longueur avoisine les 13 heures, et dans lesquelles le gang dévoile ses plans. Le groupe comptait camoufler ses assassinats qui pourraient avoir des relents politiques et recourir au chantage avec certaines personnes. Chafik Jarraya a souligné que le gang avait même choisi l'endroit où il allait enterrer les cadavres, du côté d'El Gorjani, un quartier situé non loin de l'hôpital militaire (Tunis). Le ministère de l'Intérieur a vite réagi en tentant de minimiser la gravité de l'incident vis-à-vis de l'opinion nationale dont une partie de la couche sociale, notamment des femmes qui avaient même pleuré lorsqu'Ennahda avait remporté les élections. Le MI dément ainsi les informations relayées dans les médias sur la saisie d'une quantité d'armes à feu, à la suite d'une fuite d'informations sur un marché de trafic d'armes conclu par un gérant de société dénommé Fathi Dammak. Dès que les autorités sécuritaires ont eu des informations sur la tentative de ce gérant de société de conclure un marché d'achat d'armes pour éliminer des hommes d'affaires, ils ont approfondi les investigations et procédé, le 25 décembre 2012, à l'arrestation du dénommé Fathi Dammak pour enquête, a indiqué, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, tout en niant “en bloc" la saisie d'armes à feu dans cette affaire. Rappelons toutefois que cette affaire a été dévoilée suite à une séquence vidéo qui tourne depuis mercredi, publiée par un site d'information électronique, filmée en caméra cachée montrant un supposé homme d'affaires en train d'acheter des armes dont des kalachnikovs pour commanditer des meurtres contre d'autres hommes d'affaires dont Kamel Letaïef et Chafik Jaraya.... Un journaliste qui avait dévoilé cette affaire a déclaré qu'il y a de quoi s'inquiéter et semblait parler en connaissance de cause puisqu'il a pu avoir des témoignages de personnes proches de ce dossier.Il a toutefois tenu à rassurer les citoyens puisque les forces de l'ordre suivent de près cette question et que la situation est sous contrôle. Apparemment, en relation avec cette histoire, l'homme d'affaires, Fethi Dammak, serait actuellement interrogé par les services judiciaires pour trafic d'armes, dont certaines ont été saisies dans ses locaux.Il serait impliqué dans l'affaire, visant apparemment l'assassinat d'autres hommes d'affaires. Il serait aussi derrière le financement de certains responsables des Ligues dites de protection de la révolution (LPR). I. O.