Deux questions fondamentales taraudent les observateurs, en premier lieu les partis politiques : la première : que changera-t-on dans la Constitution : révision de fond ou modification de forme ? La seconde : le président Bouteflika briguera-t-il un autre mandat ? Cinquante ans après l'Indépendance, l'Algérie peine à se situer dans une normalité, apanage des pays où la bonne gouvernance occupe le premier rang. Chez nous, l'expression reste au niveau du discours et le baromètre pour un autre cap est toujours bloqué. 2013 est là succédant à une année où les changements attendus n'ont pas bouleversé la société, ni mis en difficulté le régime en place depuis l'Indépendance. Touché par l'addiction aux échéances, l'Algérien espère perpétuellement des changements qui ne sont en fait que des apparences. Cette année sera peut-être celle de l'alternance, espèrent les citoyens même quand ils voient que le paysage politique, dans son essence, n'a pas changé d'un iota. Pire, il s'est renforcé en atomisant les partis politiques, en promulguant des lois sans textes réglementaires pour leur application, (loi sur l'information), en retardant des promesses par une série d'états des lieux et de rencontres (ouverture du champ audiovisuel)... Ce qui est sûr, c'est que cette année sera marquée par la mise en train de l'élection présidentielle même si l'arbitre n'a pas encore donné le coup d'envoi de l'année Algérie, version 2013. Deux questions fondamentales taraudent les observateurs, en premier lieu les partis politiques : la première : que changera-t-on dans la Constitution : révision de fond ou modification de forme ? La seconde : le président Bouteflika briguera-t-il un autre mandat ? On susurre, encore officieusement, qu'il le ferait si on se réfère à un article d'un confrère crédible, en l'occurrence Maghreb émergent du 10 novembre 2012, sous le titre révélateur “Le projet d'un quatrième mandat devient sérieux" chez Abdelaziz Bouteflika. Signes peut-être de la crédibilité de cette “annonce", des agitations sont vite perçues comme les tentatives de déstabilisation au sein de certains titres pour les occuper, des règlements de comptes par presse interposée, un changement de Premier ministre devenu, par ses dernières sorties, trop indépendant donc rival potentiel. Et ce forum, organisé il y a trois jours, avec pour thème le bilan du Président. Signaux anodins ? Sûrement pas puisque les états-majors sont en alerte rouge. On achève bien les dauphins qui sortent la tête de l'eau. Pour cela, une certaine catégorie de la presse écrite est sollicitée. Il faut juste lui fournir des dossiers clés en main. Et les autres ? Benflis, ancien directeur de cabinet du Président, ancien directeur de campagne du Président, ancien secrétaire général du parti majoritaire, reste un outsider même si l'adjectif ancien prend de la place sur sa carte de visite. En réserve de la République, il ne dit mot et ne se déplace que forcé pour ne pas se médiatiser ou oser un commentaire. La presse le dit partant quand bien même, il multiplie des gestes de dénégation sans toutefois soutenir le contraire. Jouissant d'une réelle notoriété au sein du FLN, d'où il a été évincé par des moyens peu orthodoxes. Hamrouche, l'homme des réformes, de l'ouverture Stoïque, il attend un certain feu vert qui peut lui être donné cette fois-ci. D'où sa réserve et son silence qui en disent long sur les intentions de cet homme que peu arrivent à discerner La vague verte, atomisée jusqu'à devenir un lac dormant, déserté par les crocodiles et les jeunes loups, se met dans la course mais pour cela, il faut trouver un candidat autre que Abou Djerra Soltani, devenu peu crédible et tenu pour responsable des derniers résultats électoraux. Belkhadem qui a été intronisé secrétaire général du Fln titille l'ambition, sinon l'envie, d'occuper El-Mouradia. À condition que l'actuel occupant le parraine. Mais justement, les dernières sénatoriales ont montré que le Fln peut être remplacé par son frère le RND et que le jeu des chaises musicales peut continuer à l'envi. Pour mieux les contrôler. Ouyahia, cet homme d'Etat, encore prisonnier de sa camisole de commis de l'Etat, peut faire la différence s'il n'était pas trop obéissant plus à El-Mouradia qu'à l'Etat. Il prend un malin plaisir à se placarder des insignes d'impopularité qu'il assume malgré lui. L'Etat avant tout, mais et l'Algérie ? Saïd Sadi qui est le premier à avoir eu le courage de céder sa place à un successeur issu de la jeune génération, reste une valeur sûre même si la cartographie sociopolitique du pays est encore sous le joug du régionalisme. Le FFS, sans figure majeure depuis le retrait du vieux lion de Lausanne, se cherche depuis qu'il a abandonné sa politique de “ni, ni". Restent les autres : Louisa Hanoune, cette passionaria inédite en terre algérienne mais dont le discours demeure figé aux années du socialisme et qui entretient une position ambiguë avec le pouvoir. Amar Ghoul, avec son parti Taj, a intéressé puis désintéressé de nombreux adhérents du fait de sa non-participation aux dernières élections communales. Cette année, celle des grandes manœuvres, sera riche en retournements, alliances et surprises. Et on ne connaîtra les règles du jeu qu'avec les amendements de la nouvelle Constitution d'une part et la décision du président Bouteflika quant à sa participation ou pas au rendez-vous de 2014. O. A