L'affaire de la mosquée d'Aghribs, que d'aucuns croyaient définitivement enterrée après la victoire judiciaire obtenue par la population locale représentée par le comité de village, vient de connaître, à la grande surprise des habitants de la région, un nouveau rebondissement que nombreux sont ceux qui n'y voient qu'une nouvelle provocation politique. En effet, jeudi dernier, le sénateur du RCD, Mohand Ikherbane, qui avait soutenu, au même titre que plusieurs autres élus, la population d'Aghribs dans sa lutte contre la réalisation d'une nouvelle mosquée qui échappe au contrôle du village, a été convoqué pour jeudi dernier au tribunal d'Azazga devant lequel il a été appelé à répondre d'une affaire de diffamation. Les faits remontent à l'année 2010 lorsque, en guise de soutien à la population d'Aghribs qui a décidé d'opter pour la restauration de la vieille mosquée du village, dite Sidi-Djaffar, et s'opposer à la construction d'une nouvelle mosquée, le sénateur du RCD et ex-P/APW de Tizi Ouzou, Mohand Ikherbane, aura usé de son statut d'élu national pour dénoncer ce que toute la population locale qualifiait à l'époque de “projet salafiste qui n'avait d'objectif que d'inculquer à la population locale des valeurs importées de l'Orient". Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir les partisans de la construction de la nouvelle mosquée dont le chef de file a déposé une plainte contre des citoyens et des élus dont le sénateur du RCD. Contacté hier, le membre du RCD au Conseil de la nation a confirmé avoir été convoqué par le tribunal d'Azazga et déploré le fait que le magistrat du tribunal d'Azazga “a fait fi des lois et procédures légales". “La loi veut que lorsqu'on poursuit un parlementaire en justice, on doit d'abord lui lever l'immunité, chose qui n'a pas été respectée dans mon cas. Il y a un parti pris flagrant dans mon cas", a-t-il encore ajouté non sans lier son affaire à la dernière déclaration du conseil national du RCD. “À travers mon cas, c'est le parti qui est ciblé", soupçonne M. Ikherbane qui ne compte toutefois pas rester les bras croisés. “Dans son article 111, le code pénal peut condamner de 1 à 3 ans tout officier ou magistrat qui viole l'immunité parlementaire ; ce que je ne manquerais pas de faire valoir", a déclaré Mohand Ikherbane qui compte saisir le président du Conseil de la nation et également organiser une conférence de presse pour tirer au clair cette affaire ressortie subitement du fond des tiroirs judiciaires. S L