L'ombre de la rente Après une année 2012, considérée à juste titre comme celle des réformes qui n'ont rien apporté, quelles peuvent être les perspectives de l'Algérie pour la nouvelle année 2013 ? S'il devait y avoir une crise économique grave, les spécialistes estiment que nous aurons certainement le même scénario qu'en 2008 et l'hypothèse de voir les prix du pétrole rechuter à nouveau à 36 dollars le baril n'est pas à écarter. Pour le FMI, l'équilibre des finances publiques s'est fait avec un baril à 121 dollars en 2012. Et la croissance continuera, à court terme, d'être tirée essentiellement par les investissements publics et les investissements de Sonatrach. Nos dépenses publiques ont augmenté à un tel niveau qu'une baisse notable des prix du pétrole pourrait miner leur situation budgétaire et mettre en péril la croissance et les investissements en cours dans le secteur des infrastructures. Quant au marché financier, clé de toute dynamique économique, il semble être le problème majeur de l'économie nationale. Certes, son état archaïque et sa déconnection du système mondial a préservé l'Algérie des retombées de la crise des subprimes et des dettes publiques des pays occidentaux. Cependant, cet avantage n'a nullement bénéficié à l'économie nationale qui tâtonne, boîte et n'arrive pas à démarrer. La Banque d'Algérie est consciente de cette réalité du système financier national. La simplification de l'ouverture de comptes bancaires, ainsi que la facilitation de l'accès des PME aux crédits constituent les deux principaux défis de la Banque d'Algérie (BA) pour 2013. À travers les dernières mesures prises, le gouvernement algérien, version Sellal, semble comprendre que l'économie nationale doit inévitablement se diversifier. Dès sa nomination à la tête du Premier ministère, en remplacement de Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal a, dans son plan d'action, placé la relance de l'investissement productif au cœur de ses priorités. Il a, dans ce cadre, multiplié les annonces. Mais il a, surtout, engagé un processus de concertation avec les partenaires économiques et sociaux. Comme solution à la léthargie que connaît le pays, il a proposé un pacte de croissance avec les entreprises économiques, privées et publiques. Le gouvernement semble avoir compris qu'il fallait huiler la machine économique. D'où l'option de ce pacte dont la concrétisation est attendue pour 2013. Mais, est-ce suffisant pour sortir d'une économie de rente vers une économie de production et dérouiller la machine-production ? L'interrogation reste de mise. Tout le long de l'année qui s'est achevée, la volonté de travailler avec le secteur économique a été mise en avant à maintes reprises mais sans résultats probants, faute d'une conception claire de l'entreprise. L'Etat algérien devra fournir beaucoup d'efforts concernant le secteur productif afin de mettre un semblant de holà sur la mainmise des importateurs qui font la pluie et le beau temps de l'économie algérienne. S. S.