Les spécialistes de la santé publique sont, depuis hier, à leur deuxième journée de grève nationale illimitée. Le taux de suivi est estimé à 80% à travers le territoire national. Tout porte à croire que le scénario de la grève de 67 jours du secteur sanitaire de l'année 2002 est en passe d'être réédité. Les médecins spécialistes de la santé publique, qui ont observé, hier, leur deuxième jour de grève illimitée à l'appel du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) auront réussi leur pari. La grève a été, en effet, largement suivie. Dans certaines wilayas, à l'image de l'Algérois, le taux de débrayage a atteint les 80%, selon le premier responsable de la structure syndicale. Il affirme, en outre, que le service minimum a été assuré pour ne pas pénaliser les malades. Pour les praticiens grévistes, le mouvement de contestation est plus que “légitime” dans la mesure où, disent-ils, ils revendiquent d'être réhabilités dans leur statut en réduisant les différences qui existent entre eux et les hospitalo-universitaires qui ont suivi le même cursus scolaire (bac plus 12), partageant également les mêmes responsabilités. Cependant, ils se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. D'ailleurs, comme pour augmenter la pression sur le ministère de tutelle, les grévistes ont décidé d'organiser des sit-in dans toutes les wilayas du pays ainsi qu'à l'intérieur des centres hospitalo-universitaires et secteurs sanitaires de la capitale à partir de samedi prochain. “Nous sommes plus que jamais déterminés. Nous continuerons notre protestation jusqu'à ce que le ministre de la santé honore ses engagements faits le 13 novembre 2002”, a affirmé M. Yousfi, le président du Snpssp, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du syndicat à Hussein-dey (Alger). Le représentant du syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique évoquera, également, l'éventualité de l'organisation d'un sit-in devant le Palais du gouvernement, si le ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière venait à persister à faire la sourde oreille. Sur un autre registre, le responsable du syndicat n'a pas manqué de dénoncer le pourrissement de la situation dans laquelle se déploie le secteur, non sans déplorer le satisfecit “du tout-va-bien”, employé par le ministère. “Nous démentons toutes les déclarations du ministère de tutelle concernant l'application de l'accord et les chiffres du taux de suivi de la grève”, a-t-il déclaré. Toutefois, il se dit disposé à convenir à un échéancier avec le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière pour la satisfaction de leurs revendications convenues, lors de l'accord du 13 novembre 2002. En revanche, il se montre intransigeant sur la question des dispositions transitoires d'intégration. “Nos revendications ne se résument pas à une augmentation de salaire. Nous luttons pour un meilleur statut de la profession et pour une amélioration du secteur de la santé publique”, soutient-il. Signalons, par ailleurs, que le syndicat national des professeurs et docents de la médecine menace, lui aussi, de recourir à la grève si le ministère de la santé et celui de l'enseignement supérieur feignent d'ignorer leurs revendications et qui consistent en la révision du régime indemnitaire jugé insuffisant, la révision du statut des établissements et enfin l'amélioration de la recherche universitaire. Manifestement, l'année qui commence s'annonce comme l'année de la protestation dans le secteur de la santé. N. A.