Neuf familles en danger, vivant dans un immeuble menaçant ruine, un haouch au 13, rue Ali-Dziri de Courbet, ont, par colère et par dépit, occupé la rue en brûlant des pneus, dimanche matin à Oran. Femmes, enfants et pères de famille ont choisi cette forme de revendication pour exiger un droit au relogement, alors que l'immeuble où ils vivent a été déclaré insalubre et menaçant ruine depuis 10 ans. “Depuis 2003, nous attendons d'être relogés, mais on ne voit toujours rien venir. Une enfant a récemment fait une chute et a été sérieusement blessée. Qu'attendent-ils (les autorités NDLR) pour nous reloger, que l'on soit tous morts sous les décombres ?", tempête un père de famille né dans ce haouch de Courbet, un ancien quartier d'Oran. Ce recours aux pneus brûlés et barricades qui ont perturbé la circulation est venu d'une énième “gifle" ressentie comme telle par ces habitants, lorsqu'à la daïra d'Oran on leur répond qu'aucun dossier n'existe les concernant : “Mais de qui se moque-t-on ? Regardez les documents ! Nous attendons depuis 2003, et nos dossiers sont encore plus anciens, et on vient nous dire à la daïra que nous n'existons pas", ajoute une mère de famille en colère. À l'écart, des hommes essayent de calmer les plus jeunes, alors que les forces de police dépêchées sur place très rapidement sont parvenues à désamorcer la colère en promettant d'aider les contestataires à obtenir un rendez-vous à la daïra pour retrouver leur dossier de demande de logement. Ils resteront ainsi positionnés aux abords de l'immeuble jusqu'en début d'après-midi. À l'intérieur de l'immeuble, les escaliers et les plafonds tombent en ruine, les murs lézardés ont subi des déformations importantes qui font réellement peser une menace sur les habitants, et que dire de la terrasse et des balcons qui sont rongés par la rouille et l'humidité, laissant apparaître les armatures en acier. Là aussi, c'est la promesse de recourir une autre fois à l'occupation de la ruesi rien n'est fait en urgence. “Nous n'allons pas attendre que nos femmes et nos enfants meurent sous l'effondrement d'un mur", avons-nous entendu en quittant les lieux. La question du vieux bâti n'en finit pas à Oran. D. L